Les commandements des Larbaâ : de la tribu à la commune
Les « Larbaâ » ou « Arbaa » comptent parmi les grandes tribus sahariennes et constituent une importante confédération qui a joué un rôle important dans les événements qui s’étalent sur plus de deux siècles.
Du rang de tribu des fougueux cavaliers, qui ont traversé l’oued Djedi pour terminer leur périple aux bords de l’oued M’zi, aux alentours de Laghouat, ces hommes se sont réunis pour fonder « la Confédération des Larbaâ » dont le commandement était unifié lui aussi à partir de 1875 bien que certaines sources mentionnent que la famille des Oulad Chaoui ben Ahmed gouvernait ces Larbaâ sous l’autorité du Bey du Titteri.
Pour ces premiers chefs, l’histoire parle d’un certain Si El-Guedouze qui était à la tête des Maamra lorsqu’ils quittèrent le pays des Ziban ainsi que Si Mohammed, le chef des Hadjadj. Cela s’est passé au cours de la première moitié du XVIIe siècle (vers 1635 comme le précise Mangin dans ses notes sur l’histoire de Laghouat ?!)
Avec l’arrivé des turcs dans le pays de Laghouat, on cite une famille maamri qui commandait les Larbaâ. Le chef de cette famille est Ahmed ben Tayeb, un descendant direct de Si Aissa ben Ali, c’est le premier chef Arbaa connu à cette époque (1736-1758). Son fils lui succéda de 1758 à 1781. Puis ce commandement passe au glorieux Moulay Mohammed ben Chaoui, qui gouverna de 1781 à 1806 puis de 1807 à 1809. Entre ces périodes, le commandement est assumé par le neveu de Moulay Mohammed, Benchohra ben Ferhat ben Chaoui de 1806 à 1809, qui récupéra le pouvoir de la tribu en 1809 jusqu’à 1811, année où le vaillant fils de Moulay Mohammed, El-Bay, commanda jusqu’en 1813. Après c’est au tour de Benchohra, de revenir aux règnes des Larbaâ.
Au moment de la conquête d’Alger, après la mort de Benchohra, son fils Bennaceur le remplace et son pouvoir est consolidé lorsqu’en 1844, il était nommé Agha des Larbaâ dans le cadre du Khalifalik de Laghouat pour lequel la France a investi le Chef de Laghouat, Ahmed ben Salem.
Au moment de l’arrivé des français devant les remparts de Laghouat, Bennaceur (Chef de la résistance) a proclamé la guerre contre les conquérants et les Larbaâ se dispersèrent.
Le gouvernement unifié de la tribu revoit le jour en 1875, après la constitution de la confédération des Larbaâ dont le gouvernement a été confié au nouveau Agha, Si el hadj Lakhdar ben Mohammed ben Tayeb. Celui-ci était le Caïd des Maamra depuis 1870, année du décès de son père qui le précéda dans ce caïdat depuis 1847 ou 1848 lorsque le Khalifa de Laghouat, Ahmed ben Salem l’y nomma.
Après Bennaceur le dernier héritier d’Ahmed et de Chaoui, le gouvernement appartient depuis 1875 à ses cousins, les Oulad Mohammed ben Tayeb et y resta jusqu’en 1959 lorsque nous sommes passé de la tribu à la commune.
Cette période a connu quatre chefs de la confédération, une dynastie princière si j’ose dire. Ces chefs portaient le titre d’Agha ou Bachagha et le deuxième d’entre eux a été élevé à la dignité de Khalifa.
L’agha Si el hadj Lakhdar ben Mohammed gouverna de 1875 à 1914, il recevra le titre de Bachagha en 1894.
Son fils, Djelloul lui succéda en 1914 jusqu’en 1940, avec le titre de Bachagha et sera investi de la dignité de Khalifa en 1930.
Si Dehilis ben Djelloul remplacera son père de 1940 à 1945 avec le titre de Bachagha.
Si Marhoun ben Dehilis est le dernier chef de la confédération avec le titre de Bachagha de 1945 à 1959.
En 1959 le gouvernement français a décidé de créer des communes de plein exercice dans les territoires du sud. Ainsi la confédération des Larbaâ est réorganisée en deux communes : les Larbaâ gheraba et les Larbaâ cheraga.
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Posté Le : 04/04/2024
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Par Bachir Rouighi - Publié le 30 décembre 2010
Source : sidielhadjaissa.over-blog.com