Publié le 18.08.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
ABDELHAK MEBARKI
Sidi M’cid se contemple d’en haut, offrant une vue plongeante. Vertige quasi assuré. Chair de poule garantie. Sentiment d’abandon intense.
Accessoirement, Sidi M’cid est un lieu magique, temple de mystères volontairement préservés ou élucidés à petites doses, ce qui ajoute à son charme. C’était aussi un complexe artistique et hôtelier qui résonnait des complaintes de Hadj El Fergani, devant un «Boughi» fou de «Nedjma», un lieu de convivialité que les Constantinois chantaient, accompagnés de parfum d’encens et de henné, pour parfaire une belle «Nochra».
Dans un autre registre, Sidi M’cid est également un complexe nautique né dans les années 1920 avec ses trois bassins. Le premier, alimenté par une cascade prodigieusement généreuse, était destiné aux débutants. Le deuxième, d’eau froide et de forme hexagonale, était réservé aux initiés. Ce bassin atypique, entouré de cabines et de couleur verte délavée, ajoutait à l’originalité du lieu. Enfin, «l’Olympie», un bassin aux dimensions olympiques avec des angles droits et des plongeoirs en bonne et due forme, était conçu pour les clubs sportifs et les matchs de water-polo. Des générations entières de grands nageurs ont fréquenté la piscine de Sidi M’cid, véritable don de la nature.
À Constantine, on vous montre ce lieu les yeux fermés, non sans une certaine fierté. En définitive, il est difficile de rester indifférent devant un site d’une telle originalité. Aujourd’hui, l’euphorie est palpable avec le retour de l’eau et la réouverture de la piscine, à la grande joie de milliers de jeunes et moins jeunes Constantinois, en cette période où le mercure atteint souvent des sommets. Ces enfants, qui considèrent Sidi M’cid comme un lieu béni, une légende remplie de joie et de bonheur. Bref, un panorama superbe à vocation naturelle, un espace idéal pour s’oxygéner.
La belle époque des champions en natation et water-polo
Le lieu est parfait pour l’évasion, devenu un endroit rêvé pour les enfants de Constantine en quête d’air pur.
Désormais, Sidi M’cid est une autre merveille de cette ville, gâtée, il faut le dire, par ses propres trésors.
Pour Mouloud Oumammar, qui évoque avec nostalgie cette piscine et les exploits de ses champions, dont il fait partie, ayant été champion des Jeux méditerranéens en 1975, champion maghrébin et africain sur 100 et 200 mètres brasse, ces souvenirs restent impérissables. Il déclare : «Je ne pourrai oublier ni effacer les nombreux souvenirs de mon époque post-indépendance. Tant de champions de diverses nationalités ont défilé ici, que j’ai côtoyés et affrontés sans le moindre complexe.»
Il va sans dire que Sidi M’cid est et restera à jamais gravé dans la mémoire de chacun.
Abdelhak Mebarki
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Posté Le : 19/08/2024
Posté par : rachids