Marche des étudiants d’El Esnam (Bouira): «Mettre un terme à la corruption et faire dégager le système»

Ils étaient près de deux cent jeunes, dont la quasi-totalité des étudiants issus de la commune d’El Esnam, 13 km à l’est de Bouira, à organiser une marche ce jeudi 03 avril, pour crier leur ras-le-bol du système en place.

La marche pacifique dont l’appel a été fait par le collectif des jeunes d’El Esnam s’est ébranlée à 10h depuis la sortie ouest de la ville jusqu’au siège de l’APC.

Des banderoles sur lesquelles on pouvait lire «Pour une transition politique, démocratique et pacifique», «le peuple veut la chute du régime», «pour les libertés individuelles et collectives», «Non au 4ème mandat», «y en a marre de ce pouvoir», etc., ont été scandés par des manifestants qui ne veulent pas rester indifférents face à la situation politique actuelle que traverse le pays en ce temps de campagne électorale pour les présidentielles du 17 avril prochain.

Le collectif des jeunes d’El Esnam dénonce la manière avec laquelle a été gérée l’Algérie depuis 1962.

«Aujourd’hui, hier et comme depuis 1962, l’Algérie a été très mal gérée. Et même au-delà, elle a été gérée par un groupe de la mafia qui n’a aucune humanité, par un système qui a ruiné, humilié et déstabilisé la nation, par le machiavélisme totalitaire qui est pour eux la seule issue pour faire oublier au peuple ce que le pouvoir en place a commis depuis 1962», lit-on dans la déclaration lue devant la foule par l’un des organisateurs.

Cette action se veut, selon les membres du collectif, pacifique et ce n’est que le début d’un chemin «pour une Algérie meilleure et démocratique. Pour une Algérie que Abane, Krim, Khider, Ben M’hidi et tous les valeureux martyrs voulaient réaliser».

«La jeunesse algérienne est anéantie. Depuis plusieurs décennies, les jeunes ont été écartés et marginalisés. Si ce ne sont pas les étudiants, la crème de la société, qui développeront le pays qui pourrait le faire. Nous sommes ici pour revendiquer un droit légitime», dit un membre du collectif.

Le collectif des jeunes d’El Esnam a appelé à une mobilisation pour mettre fin à la corruption qui gangrène le pays et faire dégager le système en place.

Et cela se fera, selon eux, par «le rejet de toute élection visant à leurrer le citoyen, la constitution d’un gouvernement provisoire pour assurer la transition, un débat libre et contradictoire, l’élaboration d’une nouvelle constitution pour une nouvelle république, l’organisation des élections démocratiques et l’installation d’une commission de magistrats pour récupérer les biens dilapidés».

La foule s’est dispersée dans le calme vers les coups de 11 h.

Ali Cherarak