Un groupe baptisé Arraw N Tlelli (Les enfants de la liberté), a organisé samedi dernier une campagne de nettoyage au niveau du lac Agoulmim, qui culmine à plus de 1.700 m, sur les hauteurs de Tikjda.
«Il y a quelques jours, nous nous sommes rendus à Tikjda et avons visité le lac Agoulmim. Malheureusement, l’incivisme a atteint même les cimes de nos montagnes. Des déchets à 1.700 m d’altitude, c’est horripilant! C’est ainsi qu’est venue l’idée d’organiser cette campagne de nettoyage», dira Hamchache Riadh, l’un des initiateurs de cette action.
L’appel au bénévolat a été lancé récemment via Facebook. Près d’une centaine de personnes ont répondu favorablement.
«Chacun nous a aidés à sa manière. Avec de l’argent, des sacs-poubelle, de la nourriture, des moyens de transport, etc. Et bien sûr tous ces bénévoles, venus d’un peu partout, sans qui l’action n’aurait pas pu avoir lieu. Nous comptons organiser d’autres campagnes de nettoyage dans d’autres lieux, en Kabylie notamment», dit fièrement un autre jeune, organisateur de la campagne.
Samedi, à 7 heures, toute l’équipe des bénévoles s’est regroupée au lieudit Tighzart, à l’ouest du Centre national des sports et loisirs de Tikjda (CNSLT). Profitant de la fraîcheur matinale, le pèlerinage vers le lac Agoulmim commence.
Pour arriver au fameux lac, les bénévoles doivent parcourir 7,5 km au milieu des sites panoramiques du Djurdjura, en empruntant un chemin tortueux, des montées parfois difficiles, le tout au milieu de gigantesques montagnes. Les troupeaux des bovins surgissent de partout.
De temps à autre, quelques haltes sont nécessaires pour reprendre le souffle, surtout avec la chaleur qui grimpe. Au cours du chemin, les randonneurs trouvent une source d’eau fraîche qui jaillit encore. Une occasion pour remplir les bouteilles vidées, se laver, se mouiller.
Après environ 3 heures de marche vers l’ouest, les randonneurs bénévoles aperçoivent enfin le lac suspendu d’Agoulmim, mais qui est totalement asséché, faute de pluie. Il n’en reste que les empreintes profondes des sabots des bovins dans la boue.
Après quelques minutes de repos, place au montage des tentes pour se protéger des rayons perçants du soleil. Maintenant les choses sérieuses commencent. Munis de sacs-poubelle, les bénévoles se dispersent en petites équipes dans les alentours du lac pour collecter les déchets laissées par des randonneurs insoucieux.
Après deux heures de travail, plusieurs sacs ont été remplis et entassés à l’extrémité d’Agoulmim.
«C’est désolant le peu d’intérêt qu’accordent nos concitoyens à la nature et à l’environnement. Nos villes, nos villages ainsi que nos plages sont déjà sales. Actuellement, on est en train de salir les montagnes, honte à nous», déplore un bénévole.
Vers 13 heures, alors que le soleil sort ses griffes, la bataille est enfin gagnée. Il reste maintenant le déplacement des sacs de déchets jusqu’à Tighzart. Une tâche qui n’est pas du tout facile. Heureusement, les initiateurs de la campagne ont déjà pris leurs précautions. Et ce n’est que l’ami de l’homme, l’âne, qui est capable de mener cette mission.
C’est l’heure du retour au point de départ, où un repas collectif, du couscous, attendait les bénévoles. Au menu aussi, du chant et de la joie.
En ces moments, le ciel de Tikjda se charge de nuages noirs. Vers 16 heures, un orage éclate. La faune et la flore du Djurdjura enfin arrosées.
Ce qui est déplorable aussi à Tikjda, c’est le rétrécissement de son tissu végétal. Pourtant, ces vastes surfaces désertes n’attendent qu’un effort humain pour les planter. Le reste, c’est la nature qui s’en occupera.
Omar Arbane
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 01/09/2017
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Omar Arbane
Source : elwatan.com du jeudi 31 août 2017