L'appel du silence

Le désert fascine. Le temps des amoureux des grands espaces est revenu. L'appel du silence emplit le coeur et l'esprit. Lorsque les rayons du soleil deviennent plus doux, l'envie de se perdre dans le Sahara et de se laisser happer par le silence envoûtant se réveille et guide les pas. Du Tassili N'ajjer à l'oasis rouge de Timimoun, de Boussaada au plateau de Tamanrasset, le désert s'étend à perte de vue, étalant ses charmes sans retenue ni prétention. D'une région à l'autre, les paysages se succèdent et rythment les surprises, la magnificence et l'étonnement. La beauté plurielle du Sahara dément le mythe de la fidélité et de l'attachement à une seule halte.

Au-delà de l'Altas saharien qui s'étend d'est en ouest, près de 2 millions de km? de paysages variés se disputent la beauté divine, la solitude enivrante, la légèreté de l'être face à cette immensité qui invite à la méditation, à la spiritualité originelle, au mysticisme authentique replongeant l'être dans sa matrice génératrice, la nature à l'état pur.

Dans le Sahara, on ressuscite et on renaît de sa propre vie. Dans le Sahara, on prend conscience de l'illusion de vie ailleurs. Dans cet espace purifié par le soleil brûlant et les vents, l'être est en totale communion avec lui-même, avec la nature et découvre, sans peine, que l'espace est plus déterminant que le temps et que l'âge ne se compte pas en années mais en regard, en découverte, et en beauté.

L'histoire du désert est dans ses fresques millénaires qui tapissent les parois des murs et les voûtes d'anciennes grottes mais aussi dans la geste des habitants qui s'y sont établis depuis la nuit des temps en des vagues successives au rythme des transhumances et des migrations. Au-delà de son historiographie, le désert est une somme de légendes, de mythes et de contes que seuls les Touareg savent débiter le soir, sous un ciel étoilé, autour d'un feu où mijote un thé.