Tlemcen

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Mohammed Dib revisité par Sabiha Benmansour.
Professeure de langue et littérature françaises à l'université Abou Bakr Belkaïd de Tlemcen, Sabiha Benmansour travaille depuis presque toujours sur l'oeuvre de Mohammed Dib....

Mohammed Dib est incontestablement l'un des piliers de la littérature maghrébine francophone. Non seulement il est l'un des écrivains les plus talentueux, mais il compte aussi parmi les plus prolifiques. Son oeuvre immense fait l'objet d'une infinité de recherches universitaires depuis des années. Chaque chercheur tente de disséquer, à sa manière et sous un certain aspect, cette oeuvre et c'est le cas de Sabiha Benmansour qui vient de publier, chez Casbah Editions, le livre «Au commencement est le paysage», l'ancrage tlemcénien de l'oeuvre de Mohammed Dib.
Professeure de langue et littérature françaises à l'université Abou Bakr Belkaïd» de Tlemcen, Sabiha Benmansour travaille depuis presque toujours sur l'oeuvre de Mohammed Dib.

Un couronnement de tout un parcours
Ce livre constitue donc le couronnement de tout son parcours universitaire. Sabiha Benmansour est, en outre, la présidente de la célèbre association «La grande maison» qui attribue le prix «Mohammed Dib» du meilleur roman. Avec un tel profil, on ne peut donc qu'être très bien placé pour écrire un livre sur Mohammed Dib. Pour parler de Mohammed Dib, le chercheur peut choisir entre une infinité de thèmes. Sabiha Benmansour a choisi Tlemcen, cette région qui se trouve au coeur de l'oeuvre de l'auteur de «L'été africain». L'ouvrage de Sabiha Benmansour s'ouvre sur les déterminations sociohistoriques de l'oeuvre dibienne à travers Tlemcen, ses traditions et sa culture.
L'auteure avertit d'emblée qu'il est sans doute surprenant de parler d'ancrage tlemcenien de l'oeuvre de Mohammed Dib quand on sait que la majeure partie des travaux qui lui ont été consacrés sont unanimes à en affirmer la dimension nationale majeure, «elle-même étroitement liée à une visée universaliste incontestable». Sabiha Benmansour répond donc, dans son avant-propos, pourquoi elle a opté pour un tel choix et un tel thème. Cette explication s'impose. Sabiha Benmansour rappelle que l'oeuvre de Mohammed Dib est considérée en Algérie comme une référence de tout premier plan, et elle est en France suffisamment connue et reconnue pour être également une référence. L'oeuvre de Dib est placée au premier rang des oeuvres algériennes de langue française. L'auteure insiste sur le fait que l'oeuvre de Dib est acceptée en Algérie aussi bien par les francophones, les arabophones que les berbérophones. L'autre aspect saillant de l'oeuvre de Dib, aux yeux de Sabiha Benmansour, c'est son algérianité bien qu'elle soit formulée en langue française. Concernant le thème central de ce livre qu'est Tlemcen, l'auteure rappelle une citation de Mohammed Dib lors d'une interview accordée à Radio France International.Dib disait: «Pour moi, Tlemcen c'était le lieu où je me sentais vivre. Et je garde le souvenir d'une affinité avec le cadre de vie qui était total. La ville était la réplique extérieure de mon sentiment intérieur». Sabiha Benmansour fait voyager le lecteur dans les romans de Mohammed Dib dont la mythique trilogie, «La grande maison», «Le métier à tisser» et «l'Incendie», mais aussi «L'arbre à dire», «Simorgh», «L'infante maure», «Un été africain» et «Laezza» ainsi que «Qui se souvient de la mer». Sabiha Benmansour souligne, au terme de son étude très pointue, mais accessible aux lecteurs moyens, que Mohammed Dib affirme clairement qu'on porte en soi «les lieux premiers qui nous ont fait».

Première grille de lecture du monde
«Tlemcen est ce paysage sur lequel il ouvre les yeux, Tlemcen est le cadre où il (Dib) vient à la vie. C'est Tlemcen qui lui donne la première grille de lecture du monde», souligne Sabiha Benmansour dans un livre qui devrait être lu par tous les amoureux de la littérature algérienne et plus particulièrement par ceux qui ont été marqués par les romans de Mohammed Dib. Ceux qui n'ont lu aucun roman de Dib, s'y plongeront dès qu'ils auront terminé la lecture du livre de Sabiha Benmansour. Si ce n'est à peine après l'entame des premières pages de ce livre qui gagnerait à être présent dans toutes les bibliothèques universitaires algériennes, mais aussi dans les établissements scolaires, tous cycles confondus.


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