Tlemcen - Almohades

Vestiges almohades à Honaïne



Vestiges almohades à Honaïne


HONAINE : BIENTOT UN MUSEE POUR LA VILLE ANTIQUE Khaled BoumedienePublié dans Le Quotidien d'Oran le 13 - 01 - 2013 Appelée par les Romains «Gypsaria» et «Artisiga», Honaïne dispose de vestiges berbères datant de la période almohade, du temps de l'essor florissant de la ville qui fut un important centre de flux commerciaux entre les deux rives de la Méditerranée. Les remparts de la ville témoignent encore aujourd'hui de la splendeur et de la puissance passée de cette contrée. Le fondateur de la dynastie des Almohades, Ibn Ali El Koumi, établi plus tard à Marrakech, est né à Tadjra, une colline surplombant Honaïne, à deux kilomètres à l'Ouest. Pourtant, il n'existe pas de musée municipal dédié à l'histoire à proprement parlé de Honaïne, pas de structure pour permettre au grand public, comme aux chercheurs, de prendre connaissance de ces sources. Un vide que le président de l'association des «Traras», Abdelhafid Benyoub (issu de la tribu des Béni Abed), s'est engagé à combler en quelque sorte en transformant une vieille bâtisse (de ses grands-pères), nichée dans le mont «Aguilel» (mot amazigh qui veut dire une chaîne de montagnes) qui domine la ville de Honaïne. «Le patrimoine est une valeur qui rassemble. Honaïne, ce n'est pas seulement une cité almohade, port de l'ancien Tlemcen, c'est aussi une ancienne cité antique. Honaïne, avec Siga, Rachgoun et Syphax appartiennent en premier lieu au patrimoine phénicien puis carthaginois et enfin romain des environs de Béni-Saf. Honaïne abrita le port des Ifrenides, lequel deviendra plus tard le port le plus important des Almohades en Afrique du Nord», commente Abdelhafid. C'est en 2008 que cette habitation a été mise «en stand-by», précise encore le président de l'association des Traras, parce que «nous ne parvenions pas à trouver un lieu». Après avoir imaginé puis abandonné l'idée de créer ce musée, c'est vers le mont «Aguilel» que la réflexion s'est portée. La bâtisse-auberge aménagée permet à la fois de découvrir des fossiles, la poterie, les anciennes pièces de monnaie phéniciennes, or et objets du sultan Ibn Ali El Koumi, ainsi qu'une collection de photos des martyrs tombés au champ d'honneur et des archives sur la révolution algérienne de cette région. Selon notre interlocuteur, Honaïne abrite près de 750 chahids. La région est surtout connue par ses nombreuses batailles contre le colonialisme français telles que "la bataille d'Aguilel, la bataille de «Tadjra», la bataille de «Sidi Sofiane» et celle de «Ouled Zrarda». Le nouveau musée, qui permet d'accueillir du public et des chercheurs et d'organiser des expositions, est un véritable trésor du patrimoine archéologique et historique de Honaïne, berceau d'Ibn Ali El Koumi, qui est né à «Tadjra». «Notre jeunesse peut exploiter ce musée sur les plans touristique, scientifique et éducatif et découvrir les lieux chargés d'histoire mais longtemps abandonnés dans leur toute nouvelle configuration. C'est aussi un espace de convivialité, une auberge et un café culturel». Le mont «Aguilel» qui abrite ce musée domine le Cap de Noé, les remparts, la casbah (Dar Soltane) et l'antique port.



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