Ghazaouet ou ‘’djemaa el ghazaouet’’ , connue anciennement sous le nom de Nemours pendant la colonisation française, est une ville algérienne de la wilaya de Tlemcen, proche de la frontière marocaine, située à 72 km au nord-ouest de Tlemcen, à 50 km au nord de Maghnia et à 34 km à vol d'oiseau à l'est de la ville marocaine de Saïdia. Elle a été le premier port de pêche du pays, qui a été construit en 1846, sous la forme d’un embarcadère en bois.
A l'époque romaine, la ville s'appelait Ad Fratres (les deux frères) à cause de deux rochers de 25 m à proximité de la côte. Son nom est la forme masculine d’un mot berbère « taghzouyt » signifiant « creusé » et désignant un « ensemble de champs situés dans la plaine entre deux montagnes. Son histoire remonte en effet aux romains qui, étant frappés par la beauté des deux grands rochers émergeant au sein des flots, à l'ouest de la rade, l'avaient d’abord baptisé ‘’ Ad Fratres ‘’. Cette vallée de l'oued Ghazouanah a été mentionné au XIe siècle par le polygraphe hispano-arabe Abou Obeïd, lequel avait fait remarquer qu'il y avait un port défendu par une forteresse et un ribat (un lieu de culte musulman) et que les bords de Ghazouanah produisaient beaucoup de fruits. La même description sera faite au XVIe siècle par l'historien espagnol Luis Del Marmol Y Carvajal. Seulement, dès ces temps anciens, il était reconnu que le terrain montagneux de la région généralement pierreux et trop calcaire, était de fertilité médiocre mais renfermant des richesses minières. Aussi, la France comprenant la situation maritime exceptionnelle de ce site décidera de faire une cité portuaire en plein expansion grâce à ses atouts agricoles et miniers. Au début, pendant la présence française, une petite agglomération rudimentaire s'y créa rapidement avec pour première mission le ravitaillement par mer des troupes françaises qui opéraient sur la région marocaine d'Oujda. Ce point de la côte fût définitivement occupé en 1844 par le Maréchal Bugeaud. Le premier ouvrage maritime exécuté alors, consistait en un embarcadère en bois établi en 1846 à l'est de la plage par le génie militaire. Ce dernier fut totalement détruit douze ans plus tard par une terrible tempête. Le 24 décembre 1846, une ordonnance royale porte la création de Nemours en centre de colonisation qui s’appelait alors djemââ el ghazaouet ‘’ La réunion des pirates ‘’ dont on retrouve les restes sur le plateau de Taount à un kilomètre à l'est. Quelques années plus tard, de 1861 à 1902, le service des Ponts et Chaussées construit successivement des ouvrages, dont le perré de la douane , un second perré de défense devant la ville d'une longueur de 175 mètres, une digue littorale en enrochements de 270 mètres, une jetée de 40 mètres enracinée au pied de la falaise et un mur de quai de 68 mètres au pied de la falaise ouest. Ce premier port, nommé ‘’ Port Sahara’’ a été construit de toutes pièces par les Français, il était magnifiquement outillé, en desservant tout le Maroc oriental. Nemours pris sa place dans l'économie algérienne et marocaine. Les travaux de cette œuvre ont coûté plus de cinq milliards de l'époque à la chambre de commerce d'Oran, et ils furent entrepris pour aider aussi l'économie marocaine, qui se plaignait de l'exiguïté de ses terre-pleins, de l'insuffisance de son outillage portuaire et de l'éloignement de ses ports de la côte atlantique. L'avènement économique sera l'arrivée du premier train le 9 Mars 1936 qui sera fêté comme il se doit et début 1937 du premier train de minerai en provenance d'Oudja (Maroc) arrivait en gare de Nemours. Nemours produisait des tuiles, des conserves provenant de la spacieuse usine de ‘’Papa Falcone’’ qui nourrissait bien des familles et raflait tant de prix d'honneur pour sa réputation. Cette dernière produisait des salaisons, et distribuait des bananes, des goyas, des plaquemines qu’elle importait, en échangeant ses conserves. Créé par ordonnance du 24 décembre 1846 à 75 kilomètres de Tlemcen et 18 kilomètres de Nédroma, la ville avait reçu le nom de Nemours en hommage à Louis, Charles, Philippe d’Orléans, duc de Nemours, second fils de Louis Philippe, qui se distingua en Algérie de 1834 à 1842. Elle était devenu un port de pêche et de commerce de renommée internationale, et est également une station climatique d’été et d’hiver si prisée pour ses belles forêts de pins, de thuyas et de cyprès qui surplombent la mer. Elle a été aussi le premier port de pêche d’Algérie, les sardiniers et les lamparos y pratiquaient la pêche à la sardine, à l’anchois et à la bonite. Les conserveries et les usines de salaison traitaient sur place les produits vendus chaque matin à la criée.
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Posté Le : 31/01/2018
Posté par : tlemcen2011
Source : reflexiondz.net