Tlemcen - Mariage et Traditions

Tlemcen Le mariage entre hier et aujourd'hui



Tlemcen  Le mariage entre hier et aujourd'hui


Les temps ont évolué. Le mariage à Tlemcen a perdu de son charme. Aujourd'hui, cette fête est célébrée dans une salle ou dans un hôtel. Mme Moussaoui Leyla a présenté récemment une conférence intitulée «Le mariage tlemcénien» lors d'un colloque sur les savoir-faire ancestraux à Tlemcen. Il faut savoir qu'en période d'été les mariages y sont très nombreux et vraiment spectaculaires. «En ce qui concerne la durée, il est vrai qu'actuellement le mariage se limite à trois jours, alors que jadis il durait quatorze jours, sept jours de préparatifs et sept autres pour le mariage», selon la conférencière. Durant la période des préparatifs, la mariée prépare la chedda, une tenue qui remonte à l'époque des Zianides. A cela s'ajoute, selon la conférencière, le caftan, une veste longue en daim minutieusement brodée avec du fil d'or, connu à Tlemcen sous le nom d'el fetla, en plus de la «blouza», une robe longue appelée el mensoudj, la fouta nouée au niveau de la taille faite par le même tissu al mensoudj, et el hzam pour le caftan… Pour les bijoux, la mariée doit porter la chéchia, el djbine, zerouf (un collier en pierres précieuses et de grandes boucles d'oreilles (El khorsa)... Lorsque la mariée arrive à la soirée voilée d'un haïk dans un cortège de voitures, les femmes de la famille du marié l'accueillent toutes vêtues d'une chedda. «Une femme âgée l'accueille avec un verre de lait. On la fait asseoir en la couvrant d'un tissu doré maintenu par des femmes, dont une d'entre elle lui maquille le visage avec un rouge à lèvre sur les joues et les lèvres avec des points blancs cela l'a met à l'abri du mauvais œil.» Une fois présentée aux invités les yeux fermés de crainte du «shour» (sorcellerie), la mariée reprend sa place jusqu'à l'arrivée du mari. A l'arrivée du marié, ce dernier lui ôte le voile et l'embrasse sur le front en signe de respect. Jadis, l'on assistait à des concerts de musique andalous en ville, et du folklore «echioukh» dans les régions rurales. Le marié appelé «Moulay Esoltane» était pris en charge par ses amis. Le coiffeur, les repas, le hammam, etc. Le même constat chez la mariée, où sa famille est également assistée par les voisines qui préparent les gâteaux «touiza», le couscous, le thé et le café, etc. Les soirées sont caractérisées dans les régions rurales par el ferda, genre de collecte d'argent pour les mariés. Ces événements se passent la veille du mariage, c'est-à-dire la soirée d'el henna. Aujourd'hui, et pour éviter toutes les tracasseries, les mariages sont célébrés au niveau des salles des fêtes, lesquelles sont devenues, ces dernières années, un marché lucratif. Il s'agit en fait d'un phénomène devenu avec le temps un investissement où des grandes villas se transforment durant la saison d'été en salles des fêtes. Les propriétaires des ces salles profitent de la période juin-septembre pour tirer profit ; une rente qui dépasse les 100 millions de centimes. A travers l'ensemble des communes, les salles des fêtes sont devenues une activité qui prend de l'ampleur. Chaque été, une véritable industrie se met en place et qui bat son plein pendant cette période estivale. Mohamed Medjahdi Publié dans Horizons le 27 - 07 - 2011



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