Tlemcen - Amieur

Tlemcen: Des familles sans eau, ni électricité, ni gaz à Amieur



Tlemcen: Des familles sans eau, ni électricité, ni gaz à Amieur
Cinquante familles de Boukorra de la commune d’Amieur (daïra de Chetouane) sont en attente d’eau potable, de gaz, d’électricité et de raccordement au réseau d’assainissement.
En effet, plus d’une année après avoir déménagé dans leurs habitats ruraux tout neufs financés par l’Etat, ces ménages vivent dans des conditions difficiles. L’agglomération de Boukorra (2.000 âmes) se situe à environ 18 kilomètres au nord-ouest du chef-lieu de la commune d’Amieur, à 7 kilomètres au nord du chef-lieu de la commune de Hennaya et à 3 kilomètres au sud du chef-lieu de la commune d’Aïn Youcef (Daïra de Remchi). Si l’air de la campagne est effectivement plus sain dans ce groupement d’habitat, cerné de champs d’orange et de terres agricoles très fertiles, tout n’est pas rose pour ces habitants qui vivent dans une totale précarité et se sentent livrés à eux-mêmes.

«Nous souffrons le calvaire ! Pour l’eau potable, le recours aux citernes demeure pour nous l’unique moyen d’approvisionnement. L’absence du tout-à-l’égout constitue également un souci majeur pour nos familles, nous recourons aux vidanges, aux fosses septiques et au rejet à ciel ouvert. Vraiment, nous avons peur pour nos familles et surtout pour nos enfants, car les eaux usées remontent à la surface en hiver comme en été et nous malmènent, sans parler des odeurs nauséabondes qui polluent notre environnement à longueur d’année.

Pas d’électricité dans nos habitations et les rues de notre quartier sont dans le noir. Le gaz naturel nous fait aussi défaut et nos familles grelottent de froid l’hiver», se lamentent ces habitants qui déplorent l’attitude laxiste des élus de leur commune. «Nous vivons également au milieu des rats et d’animaux errants qui trouvent subsistance dans les décharges anarchiques de ce quartier qui manque de voirie et de trottoirs.

Nous interpellons le wali pour prendre en charge nos doléances en vue d’alléger un peu notre souffrance, parce que toutes les conduites d’eau potable et de gaz naturel, le réseau d’assainissement et des lignes et pylônes d’électricité sont à quelques mètres de notre quartier !», ajoutent-ils. Côté jeunesse, la situation est critique. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes et privés de tout loisir ou sport. «Le stade de football est dans un piteux état. Les portes de ses vestiaires sont soudées pour empêcher les jeunes d’y accéder, on ne sait pour quelle raison ! Est-ce de cette façon qu’on doit occuper notre jeunesse ?», nous font remarquer les jeunes sportifs de cette localité.

Par ailleurs, le phénomène du chômage est une problématique qui nourrit frustration et mécontentement de nombreux jeunes de Boukorra, surtout avec la déperdition scolaire et la précarité de l’offre d’emploi. Les diplômés sont, par ailleurs davantage exposés que les personnes n’ayant suivi aucune formation. «Tu fais des études, après tu te retrouves à la rue !», se lamentent de nombreux diplômés chômeurs titulaires de licences en gestion, droit et en biologie, qui pâtissent des défaillances du système d’emploi et de son inadéquation avec le marché du travail dans le monde rural.


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