ben msayeb poète ,
Abou Abd Allah Mohamed Ben Ahmed Ben M'sayeb est né vers la fin du 17ème siècle à Tlemcen. Sa famille originaire d'Andalousie s'était installée à Tlemcen après la chute de Grenade, dernier royaume musulman d'Espagne.
A Tlemcen, le jeune Mohamed apprend à lire et à écrire à l'école coranique, ses études ne durent pas longtemps parce qu'il doit travailler pour aider sa famille.
La poésie qui le rendra célèbre commence avec Aicha. Une jeune fille qui venait souvent à l'atelier où il travaillait. Il tombe amoureux de Aicha à qui il écrit de nombreux poèmes. Il brave tous les interdits sociaux de l'époque, et il écrit des poèmes d'amour à la jeune fille qu'il désigne de son nom. Il dit :
Soltane el'hob ett'gha w'djar ânni b'djich kathrat fel hob techwachi
Men Aicha la îcha wa la fi dhanni n'îch rani bel hedjra rachi
Ceci lui vaut la haine de la famille de Aicha qui d'après le poète ne veut pas de lui à cause de sa pauvreté. 'il dit :
Men la ândou flous meskine b'hali yebqua bin'houm dhlil
Welli ândou flouss fel'mquam elâli soltane ou ttaleq essbil
Benmsayeb est alors pourchassé et doit fuir au Maroc. Mais, il semblerait que ce ne soit pas la seule raison de sa fuite.
A son époque, vers la fin du 17ème siècle, Tlemcen était le centre d'affrontements continus entre les Deys ottomans et les souverains du Maroc. Le Maroc qui restait indépendant de l'autorité ottomane mais qui, néanmoins, ne désespérait pas de récupérer le Maghreb. Le Maghreb des Almohades ou du moins, des Mérinides.
Le poète Benmsayeb prend position pour les souverains du Maroc dans plusieurs poèmes, où il pleure la beauté et la gloire de la ville de Tlemcen tombée aux mains des ottomans. Il dit :
Kanet blad ya hasret'ha mettbouâ bel'lbass wel'hemma
Mlouk ârfa quimet'ha B'ni M'rin ahl el'hikma
Hazet m'â la'ârab ând el'omam chan w'hemma
Rdjal çayla b'neçret'ha y'ândou bttal ellema
Prise de position qui l'oblige à fuir Tlemcen vers le Maroc où il demeure pendant quelques années. Et c'est à partir de cette époque que le poète change complètement de registre. Il ne chante plus l'amour profane mais plutôt l'amour divin. Tous ses poèmes ne seront plus consacrés alors qu'à l'invocation de la clémence de Dieu et à l'éloge du prophète.
D'un voyage de pèlerinage que vient le changement. Il ne composera plus que des vers pour implorer la miséricorde divine car il regrette ses années passées et sa jeunesse perdue.
Ilik nechki b'amri ya l'wahdani Ya krim nettolbek taâfou âliya
La t'hassebni ân ma fat fi zmani ilik netwessel ya Mohamed ya bou rquiya
Lilet nemssi wahdi khoft fi kfani ya lttif elttof ya rahmane biya
Benmsayeb re-écrit alors pour chacun de ses poèmes profanes, un poème semblable religieux, composé selon la même métrique que le premier. C'est ainsi que son répertoire dépasse plus de 2000 poèmes.
Il atteint un degré de ferveur et de piété qui lui vaut la reconnaissance populaire et la clémence des autorités ottomanes qui l'autorisent à revenir à Tlemcen après de longues années d'exil.
Et c'est à Tlemcen qu'il décède vers 1768. Il est enterré alors près du mausolée du Cheikh Snoussi.
Vu : 130 fois Posté Le : 25/05/2019 Posté par : tlemcen2011
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Posté Le : 25/05/2019
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