Tlemcen - Patrimoine Architectural et Immobilier

Projet d’aménagement et de sauvegarde de la vieille médina de Tlemcen



Projet d’aménagement et de sauvegarde de la vieille médina de Tlemcen
Avis , recommandations et observations
L’opération de protection –aménagement de la vieille médina mérite quelques objections de ma part concernant le déroulement des opérations d’étude en vue de l’élaboration d’un dossier fiable .L’état de la situation de celle-ci est préoccupant d’autant qu’elle a subi au cours de ces dernières années des dégradations qui ont profondément atteint et modifie son tissu . Pour cibler des opérations dans le but de rsestaurer son image besoin est nécessaire d’une approche à la fois historique, architecturelle et envireonnementale . Le tissu urbain de la médina a , rappelons-le subi de profondes modifications durant la colonisation durant laquelle il fut opéré de nombreux actes de destruction aux fins d’un urbanisme moderne recherché à la ville .
La médina ne fut pas sans subir des destructions et par là, des pertes fatales . Avec la démolition de la médersa ‘’Tachfiniya’’ l’occupant a cherché à planter le décor de la présence coloniale en érigeant à son emplacement l’édifice abritant aujourd’hui la mairie . En 1870 la destruction par le génie militaire français de la mdersa ‘’Tachfiniya’’ en 1870, le percement de rues allaient tansformer la médina de Tlemcen en champ de ruines ce qui a entrainé la perte d’un grand nombre de vestiges de mosquées, de traces de palais, de vieilles demeures, jusqu’au cimetières vandalisés… Le but du génie militaire était la reconfiguration symétrique du tissu historique de la médina .
A plus de 50 pour cent a subi des destructions- reconstructions ainsi que des modifications profondes. L’objet du travail a effectué sur la Madina est celui de sauvegarder ce qui reste . Le projet de sauvegarde de ce qui reste n’est pas une tâche facile autant il nécessite un travail sérieux d’étude qui doit normalement aboutir à des propositions objectives, crédibles et réalisables propres à lui redonner son prestige de médina traditionnelle . Les lois consacrées au chapitre du patrimoine et de sa préservation n’a pas à ce jour au delà des propositions de classement . La protection et la mise en valeur etant là un autre sujet qui n’a pas à ce jour mérité beaucoup d’interêt . On en est encore aux intentions en attendant l’action véritable toujours en attente . La démarche n’est pas aussi simple puisqu’elle suscite une réflexion profonde et des actions propres à la nature des problèmes posés sur le terrain . L’absence totale d’exploration en vue d’une approche claire historique , architecturale et environnementale guidant l’action en matière de préservation et de protection doit se poser en urgence avec le concours incontournable de spécialistes dans les différents domaines de l’urbanisme , de l’histoire ( et ses bonnes sources) , de l’architecture. Le succés d’une telle démarche nécessite une approche multidimensionnelle .
1- Ce travail doit normalement solliciter l’avis des historiens et des experts en urbanisme , architecture parmi eux également de ses habitants pour un constat préalable faisant le constat de .

2- Le décret exécutif concernant les modalités d’établissements des zones de sauvegarde fait appel à la participation de la société civile représentée par ses différents fonctions et ordres professionnels, l’université … pour une analyse de la situation . En effet le projet de mise en valeur de la médina à besoin de plus de débats pour cerner ses problèmes et évaluer ses besoins.

3- La situation du patrimoine en général reste toujours confrontée à l’absence d’une réglementation claire et efficace définissant l’action dans ce domaine .
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4- La vieille médina est le premier noyau de la ville qui a émergé au XIe siècle sous les almoravides et qui était connue sous le nom de Tagrart. Cette dernière existait avant en tant que bourgade rattachée à la capitale des Bani Ifren et des Maghraoua qu’était non loin , Agadir capitale maghrébine sous le règne du roi Abou Qorra al-Ifrini ,en 789 .

5- La protection de la vieille médina n’est pas une affaire seulement de classement et de délimitation théorique mais d’action, de définition claire en matière de démarches à suivre , de prise en charge des problèmes posés différemment en matière de conservation, de gestion, de traitement des problèmes auxquels elle se trouve confrontée en matière d’entretien, de viabilités, d’hygi
ène et de propreté …

6- Cela nécessite la définitiion de moyens d’exercice pratique sur le terrain avec l’élaboration des cahiers de charges de construction, d’aménagment , du respect des caractères , d’élévation , de visibilité .. .La vieille médina est aujourd’hui est un point noir en matière de gestion de la ville allant jusqu’à la sécurité de ses habitants . La vieille médina prend dès la tombée la nuit l’aspect d’une ville morte . Elle est appréhendée ce moment comme un coupe gorge , plongée dans le noir à défaut d’éclairage publique, voire par là, de sécurité .

7- On remarque que l’approche telle présentée sur un plan ne peut etre une fin en soi .La médina a bsoin d’un examen de fond de ses problèmes .

8- L’absence de cahiers de charge a rendu toutes les lois sur le patrimoine inapplicables . Il ne s’agit pas seulement de dire tel ou tel site est classé . Le classement est de nature à déterminer un choix de protection définissant les détails en matière de respect du style d’architecture, de maçonnerie , de peinture, les décors aux frontons , la voierie … .
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9- Création d’ateliers d’artisanat

10- La médina doit être gérée par un organisme à part à l’exemple de l’atelier des monuments et sites historques de la vallée du M’zab sous la responsabilité d’un personnel compétent .
11- L’élaboration du plan d’action pour la protection de la Médina est une affaire également d’hisoriens .Elle suppose des études déterminant l’évolution caractéristique de cette médina depuis ses origines voire aussi ses différentes zones d’habitat , de corporations d’activités : derb Sebbanine ,Sebbaghine , Hadjamine …Ce qui reste de la vieille médina voir ses fondouks.

12- Mettre fin à la compréhension très incorrect du terme classement assimilé faussement à interdiction . Le classement n’est pas une interdiction mais un cadre de soumission à des règles de protection et de conservation.

13- Le travail des historiens est celle de reconnaitre et de protéger les lieux de mémoire en rapport à des évènements ou des célébréssimes personnalités savantes au palmarès historique de la ville : Dar el Bouhmidi, Dar Bennouna, Dar Cadi Choaib , Mohamed Bensmail, Sidi Zekri, Benyoucef Sanoussi, Dar el Moqri ( derb Sebbanine), Dar Messali Hadj, Dar Colonel Lotfi , Dar Sbitar( l’hopital sous l’émir Abdelkader …( avec si possible des biographies ),les fours , les bains, les écoles coraniques reflet de l’âme et des particularités de la vie dans la vieille médina .

14- L’aspect historique et mémoriel doit être enrichi de biographies des hommes qui ont illustré la médina de leurs noms et dont elle garde comme témoins la maison , le tombeau ou autres….
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15- Le travail de mémoire sur lequel repose le dossier du plan de protection ne doit occulter la signification historique de son chapelet de vieux quartiers : Messoufa, Madrès, Riat el Hammar, Riat Makhoukh ….qui rappellent l’antiquité de la ville , ses conquérents ( almoravide,almohade, mérinide ) ses habitants …

16- Le problème de la protection de la vieille médina doit se résumer à un travail de plans mais d’actions à définir et réaliser dans le concret .

17- Il faut obligatoirement une justification du passé de la vieille médina et que les historiens peuvent apporter comme détails aidant à rassembler et mieux connaître du sujet le rendant plus précieux .

18- Délimiter les zones de fouilles archéologiques à Agadir , Ain Ibn Moudjadel à Bains romains ( Escale –gîte de bivouac pour les caravanes et les voyageurs du temps des almohades) , Sidi Yacoub , Eubbad soufli qui recèlent des ruines .
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19- Protection des biens ‘’Waqfs’’ de l’avocat nationaliste Boukli Hacène Omar fondateur du croissant rouge algérien. On ne peut s’écarter de la grande tradition de bonté et de générosité qui veut que les biens habous soient gérés par la société civile . Il n’est pas normal que ce habous soit ainsi détourné de ces fins restant fermé à ce jour plus de quarante années après la disparition de son conscencieux , patriote et exemplaire bienfaiteur .

20- La protection de la médina doit également délimiter les territoires historiques de protection des quartiers de Sidi Boumédiène, Agadir et Sidi Halloui .

21- Réalisation du projet de parc archéologique à Bab el Quermadine , projet actuellement à l’abandon voilà plus de dix ans . Ce parc était prévu pour être aménagé avec des chemins de premenade , bancs de repos avec, au centre, la réalisation d’une mappemonde représentant en surface la situation des principaux monuments de la ville . Rappelons que le terrain de Bab el Quermadin fut versé versé au domaine de l’Etat à la suite expropriation . Le terrain à l’abandon est ,aujourd’hui, exploité en tant qu’aire de stationnement .

22- Le projet d’étude pour la mise en valeur et la protection de la médina doit être normalement couronné par une publication éclairant dans le détail le public de l’opération tracée et à exécuter.

23- Le bain classé dit Hammam Sebbanine datant du XI un des plus vieux bain au Maghreb dont le chantier de restauration est à l’abandon depuis plus de dix années .Depuis le site de ce bain pourtant classé est sans ménagement agressé de toutes parts, sans protection, par des constructions anarchiques .
AU SUJET DU SECTEUR DE LA CULTURE
j’observe en tant que Citoyen :
- Pourquoi le Wali , les élus continuent-ils à ignorer le fait que la ville de Tlemcen à l’instar de ses consoeurs Oran , Sidi Bel Abbès, Mostaganem n’a toujours pas :
1 - un conservatoire
2 - une vraie école des beaux-arts pour un enseignement universel ?
- Les autorités ne semblent point préoccupés par le sort des tableaux du peintre algérien Abdelhalim Hemch sauvés d’une perte en 1975 et qui enrichissaient les collections du musée et qu’on voit plus depuis déjà plusieurs années ?
- Les près de dix mille pièces de monnaies almohades , en argent, de frappes différentes (Tlemcen , Grenade , Fès , Bougie ) découvertes à Koudia qui restent dissimulés aux yeux du public cachés dans les réserves en attendant la fin des travaux du musée d’un chantier à l’abandon depuis plus de dix années ? ( Pièces dont je fus moi-même à l’origine de leur découverte à Koudia)
- Pourquoi les biens habous concédés au domaine public sous forme de liberalité avec son bain traditionnel , sa bibliothèque de manuscrits et d’œuvres effectuée par maitre Boukli Hacène Omar fondateur du croissant rouge algérien en 1956 à Tanger sont toujours inexploités, inaccéssibles au public selon le vœu de leur digne donateur au profit de la science , les arts et de la culture , voilà plus de quarante années ?.

Tlemcen le 17 avril 2022
Par :
El hassar Bénali
Attaché de recherches en antiquités et muséologie
- Premier responsable des services des antiquités
et des monuments historiques de Tlemcen (70-75)
- Ancien membre fondateur et vice président de l’association (dissoute)
‘’Ahbab Turath’’
- Vice président de l’association (dissoute)
pour le développement économique, social
et culturel (A.D.E.S.C) de Tlemcen
- Ancien président du syndicat d’initiative et du tourisme de Tlemcen
Protection –aménagement de la vieille médina ,sites et
Monuments


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