(1932-1994) Interprète et musicien.
Né à Nédroma au sien d’une famille modeste, il fit ses études à l’école coranique sous la conduite de son grand père Si Mohand Bentayeb et exerça avec son père le métier de marchand de légumes. Prenant la succession d’un illustre Drabki, Si Ali Dindane, il entame sa carrière au début des années cinquante. Son sens du rythme et ses dons vocaux le conduiront naturellement, à faire partie de l’orchestre andalou de Si Driss Rahal (mort vers 1960) dans lequel il n’eut aucune peine à s’intégrer et mettre en valeur ses multiples capacités, en tant que chanteur et musicien. Il assimilera de la sorte l’essentiel du patrimoine musical « andalou » et répertoire poétique, œuvre des Cheikh Nedromis : El Mekki Ziani, Mhamed Remaoun (grand lettré auquel on doit plusieurs poèmes dont Khawa ou Lataï), Kaddour Benachour Zerhouni (auteur, entre autres, des célèbres qacidates : Welfi Meriem, Leryâm, etc), tlemcéniens : Bensahla, Ben Msaïeb, Bentriki et marocains : Kassour et Driss El Alami, El Maghraoui et Bouazza. Il travailla ensuite avec les orchestres les plus prestigieux de l’époque d’avant l’indépendance, tels les orchestres de Cheikh Ramdani et Cheikh Nekkache. Membre fondateur de l’association Layali tarbiaâ, créée en 1963, par Hadj Amara Mohamed, il fut repris par le célèbre orchestre Djouk El Mouhidia de Cheikh Mohamed Ghaffour où il se spécialisa dans les chansons El Mawzoun et El Malhoun. Le grand public ne le découvre qu’en 1967, à la faveur du premier festival de musique andalouse organisé à Alger. Cheikh Abdeslam qui était aussi l’un des rares musiciens ayant appris tout le répertoire andalou Yafil mourut le 18 juillet 1994 d’une hémiplégie, dans un hôpital parisien et fut inhumé à Nédroma.
Posté Le : 25/09/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.