Tlemcen - Photo

Phares d’Algérie exposés à Tlemcen



Phares d’Algérie exposés à Tlemcen
Traits d’union en Méditerranée
Dans une exposition de photographies, accessible jusqu’au vendredi 20 juillet à l’auditorium de la faculté de médecine à Tlemcen, l’artiste Zineb Sedira et le médecin Hichem Bekhti mettent en valeur les phares d’Algérie. Les phares d’Algérie, ces traits d’union entre les rives de la Méditerranée, le médecin, photographe et concepteur de la plate-forme internet Vitaminedz, Hichem Bekhti est d’abord allé les découvrir dans les archives françaises. Ses photographies, puis le travail accompli par l’artiste plasticienne Zineb Sedira, sont alors exposés à Tlemcen, à l’auditorium de la faculté de médecine.
Cette manifestation servira alors à poser d’une certaine manière l’interrogation sur un passé, mais aussi sur le présent, les registres, les instruments et les pratiques qui ne cessent d’occuper et de rythmer le quotidien de ces grands «lieux de surveillance et de solitude». Les phares en territoire algérien, il y en a actuellement vingt-deux en service sur le littoral. Répertoriés par l’Office national de signalisation maritime (ONSM), ils sont tous construits durant la période coloniale française. Après avoir consulté les archives, le Dr Bekhti passe au montage et à la réalisation de cette exposition avec le concours de Vincent Guigueno, chargé de mission, historien au bureau des phares et balises, direction des Affaires maritimes, ministère français du Développement durable. Zineb Sedira, elle, invite à échanger autour de l’expérience de la migration et des transformations qu’elle engendre.
Cette fille d’Algériens née en France, résidant elle-même à Londres, utilise son propre vécu comme matériau. Elle n’hésite pas alors à aborder son histoire familiale pour évoquer les questions de déplacements et celles de la transmission du vécu dans le contexte des immigrations. Chaque phare a également son histoire et celui de l’îlot d’Arzew (ouest d’Algérie), par exemple, constitue autant que les autres une véritable attraction pour les baigneurs et les pêcheurs. Depuis 1848, il lance du haut de ses 22,4 m, face à la mer, à l’ouest du golfe d’Arzew et au nord-est du port ses signaux lumineux, à éclat rouge, à une distance de 22 milles nautiques toutes les 5 secondes.
Son autre versant fait face à une succession de bungalows et de villas de l’ère coloniale, à une distance de 300m environ de la mythique corniche de Fontaine des gazelles. Sa pérennité, il la doit à tous ceux qui, des années et des années durant, se sont sacrifiés et ont veillé, contre vents et marées, à ce qu’il continue à projeter, au loin dans la nuit, ses faisceaux lumineux pour guider les bateaux et les marins pêcheurs. Il constitue au-delà de la fascination un havre de paix, un coin de repli et de méditation. Au fil des ans, le phare est nourri de la passion, du dévouement, surtout du sacrifice de ceux qui l’entretiennent et qui se consument dans l’indifférence totale depuis plus d’un siècle et demi.



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