Cette année, à l’approche du mois sacré du Ramadhan, Maghnia a organisé une foire des épices, à la grande joie des consommateurs, qui sont venus des quatre coins du pays pour s’approvisionner en ces substances végétales, ô combien prisées pour assaisonner les différents plats.
Maghnia reconquiert son titre de Reine des épices, à l’approche de chaque Ramadhan, même si durant toute l’année, on y vient de toutes les wilayas du pays pour se procurer, en grande partie, ces substances végétales servant à l’assaisonnement des mets.
Cette année, les autorités de la ville, en collaboration avec les commerçants, ont carrément organisé une foire, qui attire chaque jour, des milliers de visiteurs de toute l’Algérie. Un marché d’épices sur la place triangulaire, en face du marché couvert, «temple» des aromates, qui se tient depuis le 15 mars dernier et ce jusqu’à la veille du ramandan.
«Nous avons forgé notre réputation grâce à la qualité de nos produits, chacun a ses secrets», confie Ahmed, l’un des anciens commerçants, mais il tient à préciser: «quand les frontières étaient encore perméables, nous nous fournissions du Maroc, mais depuis des années, on importe nos épices d’Asie. A cela, nous travaillons à notre niveau, selon le savoir et l’expérience de chacun, c’est cela le secret».
Tout le monde sait que nous ne produisons pas ces aromates, car selon le Dr Sihem Tellah, enseignante-chercheure au département «Productions végétales» à l’Ecole nationale supérieure agronomique (ENSA) (El Watan du 10 juin 2016, lien): «malgré le fait que l’Algérie possède un patrimoine très riche en plantes vertueuses que nous devons recenser et valoriser, elle importe presque la totalité de ses besoins en épices, en huiles essentielles et en plantes aromatiques et médicinales; pourtant, on peut produire ces épices ici chez nous à l’instar des pays du Maghreb».
Et de renchérir: «La faute revient au manque de recherches et d’études. Malgré les efforts des chercheurs, les plantes aromatiques restent très peu étudiées en Algérie. La conservation et la valorisation de ces plantes deviennent donc urgentes…»
Toujours est-il que Maghnia demeure fidèle à «ses» épices, grâce à cette tradition de transmission du savoir-faire de père en fils.
«La plupart des vendeurs d’épices de Maghnia ont appris ce métier de leurs parents. C’est une activité qui distingue notre ville des autres régions du pays. On a été élevés et on a grandi avec cela», confesse Boumediene.
Cannelle, cardamome, curcuma, fève de Tonka, gingembre, macis….maniguette (ou graines de paradis) et badiane (appelée aussi anis étoilé), autant d’épices de qualité et à prix abordable pour donner du goût à ses plats…
Et c’est à Maghnia !
Photo: Engouement notable pour la foire aux épices de Maghnia
Chahredine Berriah
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Posté Le : 14/04/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Chahredine Berriah
Source : elwatan.com du lundi 12 avril 2021