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Les citoyens de la wilaya de Tlemcen «Nous n’avons aucun privilège par rapport aux autres Algériens !»



Les citoyens de la wilaya de Tlemcen «Nous n’avons aucun privilège par rapport aux autres Algériens !»
Ce sont des propos mensongers, qui incitent à la haine entre Algériens. D’abord, la majorité de la population vit dans des conditions précaires, à l’instar d’autres concitoyens des quatre coins du pays.

En plus, parler d’allégeance au chef de l’État, c’est induire en erreur le peuple», riposte, d’emblée, Ahmed Belkhir, activiste de la société civile. «De quels privilèges parle ce monsieur, qui a dépassé toutes les bornes ?

Des villages de la wilaya sont encore à l’ère des fosses septiques, sans électricité, ni eau, encore moins le gaz de ville. Ce président de parti qui ‘‘fait des prouesses’’ devant les caméras, sait-il qu’il y a trois jours, des villageois de Hbalet (commune de Sebdou) ont coupé la route pour réclamer une vie décente ?

Sait-il que des citoyens des régions frontalières (Maghnia, Beni Boussaïd, Bab el Assa, Marsat Ben M’hidi) vivent dans la misère ? Des quartiers entiers sont sans goudron, ni éclairage public ? Ce monsieur est en train de créer la discrimination et veut opposer les Algériens entre eux».

Hormis Tlemcen ville, qui a bénéficié de projets à l’époque de l’événement «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», la wilaya s’est davantage dégradée. «Il y a des hommes du pouvoir de Tlemcen, certes, mais nous, pauvres citoyens, nous ne détenons aucun pouvoir, réagit Selma B., professeur.

Il serait très injuste de considérer Tlemcen comme wilaya privilégiée, en se basant sur l’origine du chef de l’Etat et des ministres de cette région frontalière qui composent le gouvernement actuel ou qui l’ont composé.

C’est un raisonnement simpliste dont ont été victimes nos concitoyens de l’est du pays quand, par le passé, les rênes du pouvoir étaient entre les mains des gens de cette partie de l’Algérie.

Nous aussi, nous tombions dans ce piège et nous le regrettons aujourd’hui. La vérité est que si des hommes qui forment le pouvoir, aujourd’hui, sont issus de notre région, il faut savoir que nous ne sommes pas le pouvoir».

Ahmed C., commerçant obligé de circuler avec un passavant entre Tlemcen et l’extrême ouest de la wilaya pour acheminer sa marchandise, crie à l’injustice : «La seule reconnaissance qu’on pourrait avoir pour ‘‘ces fils du bled’’, c’est la construction des tribunaux et des projets de prisons dans notre région, comme s’ils voulaient tous nous juger et nous incarcérer.

Nous sommes dans une même wilaya, et nous, habitants de Maghnia, par exemple, on doit déclarer nos marchandises à 35 km des frontières, et du coup, le yaourt chez nous coûte le double par rapport à Tlemcen.

Vous appelez ça des privilèges?» Une circulaire ministérielle, datée de 2005, a érigé une sorte de nouvelles frontières à 35 km de Maghnia (carrefour entre la bande frontalière, Tlemcen et Oran) et obligeant tous les commerçants à déclarer leurs marchandises locales ou importées aux postes de la Douane et de la Gendarmerie nationale implantés définitivement sur les lieux.

Curieusement, malgré cette circulaire, le creusement de profondes tranchées sur le tracé frontalier, la drogue entre sur le territoire national par tonnes. Le plus malheureux, selon nos interlocuteurs sidérés, «cette référence de citoyens privilégiés dont on nous affuble, en vérité, ne nous rend pas service.

Le pire, cette tromperie nous vient d’un président de parti d’un village de Tlemcen, et cela ne lui accorde aucun crédit».

A l’approche de 2019, année de toutes les incertitudes, certaines personnes, naguère anonymes et élevées au grade de personnalités au lendemain de 1999, jouissent de privilèges pour leur allégeance au «plus puissant de l’instant», mais le cadre de vie de la population se détériore de jour en jour.

«N’opposez pas les Algériens entre eux par des déclarations calomnieuses et diffamatoires, nous aspirons à une Algérie prospère et de paix, sans discours discriminatoires, sans recommandations de qui que ce soit.

Nous aimons notre Algérie et personne n’est plus nationaliste que l’autre…», estime Hamza M., sociologue.


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