Tlemcen - Photo

Le photographe du mois: Rencontre avec Saad Taleb Bendiab



Le photographe du mois: Rencontre avec Saad Taleb Bendiab
Saad Taleb Bendiab, jeune étudiant en architecture âgé de 21 ans, appartient à la nouvelle génération de photographes algériens passionnés, et très actif en ce moment sur la toile : plus de 1500 personnes suivent quotidiennement sa page facebook ; ISF lui accorde le premier numéro de sa rubrique « le photographe du mois » et revient sur ses débuts, son parcours, ses projets… Rencontre.


Commençons par le commencement, Comment avez vous débuté dans la photographie ?
Pour dire la vérité ce que j’ai fait jusqu’a maintenant c’est grâce à ma grand mère je pense que c’est la traduction de mon amour pour elle que dieu ait, elle a toujours aimé tout ce que je fais (…) un jour j’ai pris une photo d’elle avec un petit compact d’une cousine et elle m’a dit : un jour je t’achèterai un appareil photo, comme elle touchait juste un petit mandat je pouvais attendre (rires), elle est décédée le 02/02/2010 et a laissé une enveloppe avec écrit dessus ’’ Saad photo’’ et c’est avec cette enveloppe que j’ai acheté mon premier 400D.
Pouvez-vous nous parler de vos toutes premières prises de vues ?
Je dirais que c’est la découverte de l’appareil, on commence à toucher à tous les boutons sans savoir à quoi tout cela peut bien servir, on découvre chaque fois quelque chose de nouveau et c’est ce qui est le plus passionnant, une boite à surprise qui n’en finit jamais…
La photographie, est-ce un métier ou une passion pour vous ?
Un métier, pas pour moi! je ne veux être payé pour mon plaisir car je ne veux pas qu’on commande mon plaisir, je suis l’homme le plus heureux quand je suis quelque part dans ma bulle travaillant sur un sujet, et je pense qu’être heureux de ce qu’on fait c’est assez bien payé !
Comment voyez-vous le métier de photographe en Algérie?
La photographie en général connait une très grande évolution ces dernières années grâce évidement à une organisation qui se fait à travers les réseaux sociaux et les clubs de photographie comme ISF, le CAP, l’atelier de la grande maison de Tlemcen …etc. Dans tout les domaines l’Algérien commence à comprendre qu’il a besoin de spécialistes dans chaque discipline, finie la période du standard et cela va pousser la photographie très loin ; il y a pleins de photographes qui font des choses juste hallucinantes, je citerais celui qui touche au domaine que j’aime : le reportage, quand je vois ce que fais Mohamed Massara j’ai le cœur qui bat à mille à l’heure c’est vraiment une fierté pour nous photographes et algériens, je ne rêve que de ça .
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Vous êtes membre de l’atelier de la grande maison de Tlemcen, quelles sont vos activités ?
Comme Tlemcen était capitale du monde islamique, on a eu l’occasion d’être présent sur les différents espaces d’exposition, mais au sein de l’atelier on travaille sur deux projets en parallèle, le premier, celui de free photo Dz qui est de faire des expositions dans des endroits publiques pour le grand publique, plus précisément les vieux cafés, sur ce projet j’ai exposé quelques fois dans différentes wilayas ; le deuxième projet qui est de travailler en binôme sur un sujet choisi et chaque fin du mois un binôme fait un petit vernissage pour présenter leur travail, cela leur permet d’avoir des critiques pour évoluer, et le plus important c’est de casser cette barrière avec le publique qui a toujours cette petite peur ou je ne sais quoi d’aller découvrir une exposition photo ou n’importe quel travail artistique.
Vous avouez avoir un faible pour les reportages photo, je pense par exemple à l’expérience « Du coté de chez vous » avec Khalid Mekamcha ; comment avez vous eu l’idée de ce reportage ?
Les gens créent les émotions créent les histoires et les photos, on ne peut s’en passer. En ce qui concerne ce reportage, il est venu vers moi tout seul ! un jour prenant des photos dans l’un des vieux quartiers de Tlemcen « messoufa » un gars qui habite là-bas me croit un agent de la mairie, il m’a entrainé chez lui pour me montrer dans quelle situation il vivait et c’était ça le déclique… j’ai passé 3mois à me rendre tout les jours au quartier pour nouer des contacts avec les gens,(…) j’ai pris quelques photos et je les ai présenté aux membres de l’atelier, ils ont aimé et on a décidé de l’intégrer dans le projet expo en binôme ; on a commencé à y aller moi et khalid mekamcha, qui a directement été touché par ce thème et qui, par son génie artistique a su lui donner une autre dimension…
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Quel a été le moment le plus fort ?
Durant ce reportage à chaque fois je découvrais une nouvelle maison si l’on puisse appeler ca comme ca, et en mai j’ai découvert les 12m² carré de el hadj et sa femme, El hadj était un retraité qui touchait 7000Da par mois, il était très malade (…)il ma montré ses dossiers de demande de logement depuis les années 80, on a sympathisé et j’ai pu faire quelques photos de lui, en octobre alors que la date de l’expo approchait, on me demanda de faire signer des autorisations de publication à toutes les personnes sur les photos, je suis revenu moi et khalid le voir et là on découvre qu’il est décédé depuis quelques semaines, sa femme prit sa photo et commença à pleurer en nous disant qu’il est parti sans rien lui laisser… cette scène restera gravée à tout jamais dans mon esprit, allah yerhmou
Parlez nous de la page ’’Sidna Y 365 photos pendant un an’’
La page a commencé tout doucement à faire partie de la vie quotidienne des internautes, je pense que le fait qu’il y ait quelque chose de nouveau chaque jour a poussé les gens a avoir une petite habitude de passer voir ce que j’avais à raconter ce jour là (…) après il ya eu l’idée de mon ami Fawzi kara de voter la plus belle photo du mois et c’est ce qui donnait du souffle à la page chaque début du mois ; De plus, cette année j’ai décidé de partager ca avec d’autres personnes, partant du principe que le bonheur n’existe que si il est partagé, j’ai fait appel à des photographes d’un peu partout, je fais un calendrier chaque début du mois et chaque jour l’un d’eux publie une photo.
Un derniers mots pour terminer ?
Je voudrais remercier mes parents d’avoir toujours été la pour moi, mes frères et sœurs, Mohammed Boukada et Yasmine Seddiki d’avoir eu à choisir la photo du jour durant presque toute l’année, mes amis de l’association la grande maison, les nomades algériens et mes amis du département d’architecture, tout ceux qui vivent dans ma bulle Assia Meziane, Mustapha Belbachir et tous ceux qui croient en moi, à la fin une énorme pensée à ma grand mère allah yehamha sans qui rien de tout ca ne serait arrivé, merci à vous ISF pour ce geste honorable vous êtes une fierté pour la photographie en Algérie. Bonne continuation, et laissez vote Image-In-Air parler … Salama






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