Le miracle au quotidien Au début du siècle, un vieux bourgeois pied-noir d’Oran, propriétaire d’un grand quotidien oranais souffrait d’une méchante sciatique restée rebelle à tous les traitements médicaux. Pendant une dizaine d’année, cloué sur une chaise longue, il avait essayé tous les remèdes que lui avaient prescrits les plus grands médecins d’Algérie, de France et de Navarre. En vain. Il avait vaguement entendu parler par ses employés de ce marabout arabe de Nedroma qui, d’après les dires des indigènes, soignait les sciatiques. Il n’avait jamais cru en ces sornettes arabes. Mais comme aucun des remèdes prescrits par la médecine moderne ne semblait agir sur la maladie, et comme la souffrance le taraudait de plus en plus, il se résolut à faire appel, sans grande conviction, au cheikh de la zaouïa «arabe» de Sidi Benamar près de Nedroma. Le cheikh lui prodigua des soins qui parurent au bourgeois oranais d’une naïve simplicité. Mais quelle fut sa surprise et celle de son entourage quand il se vit se lever et faire quelques pas sans que la douleur redoutable de la sciatique ne vienne le paralyser. Et quand il put se promener sans problème sur les boulevards de la ville, il ne put que reconnaître la grande science ou la grande baraka du cheikh «arabe».Le cheikh de la zaouïa de Sidi Benamar venait encore une fois de soulager un être humain qui souffrait... Et quand, en signe de reconnaissance, le riche bourgeois oranais offrit au cheikh une luxueuse et puissante Ford, celui-ci la lui renvoya sur-le-champ en lui disant qu’il ne saurait se faire payer et s’enrichir de ce don que Dieu lui avait confié pour soulager les souffrances humaines. Cette histoire résume toute la philosophie de la zaouïa de Sidi Benamar. Une zaouïa pas comme les autres: C’est dans cette région belle et sauvage que Sidi Benamar, le fondateur de la zaouïa, est venu s’établir vers la fin du XVII° siècle pour y chercher la solitude et l’éloignement nécessaire à l’adoration de Dieu et à la contemplation de Ses Œuvres. Le site invite à la méditation et à l’adoration. Une région montagneuse pittoresque dominée par le majestueux mont Fellaoucen, qui porte bien son nom puisqu’en berbère Fellaoucen signifie «le plus grand». Le panorama des montagnes boisées, de la mer plus loin et même, par temps clair, des côtes d’Espagne, est magnifique. Bien qu’affiliée à l’origine à l’Ordre de Moulay Abd El Kader el-Jilani, «le Monarque des Saints» enterré à Baghdad, la zaouïa de Sidi Benamar se distingue par la simplicité de sa philosophie. Elle n’a pas d’affilié et pas de dikr, ni aucun des rituels spéciaux qui caractérisent les autres confréries. La zaouïa de Sidi Benamar est une zaouïa au sens populaire du terme, c’est-à-dire une sorte d’hospice où tous ceux qui le souhaitent sont recueillis, aidés et soignés. Depuis des siècles, en effet, on reconnaît à la zaouïa le don de guérir plusieurs maladies comme la rage, les morsures venimeuses, la stérilité des femmes. Mais c’est dans le traitement de la sciatique que la zaouïa obtient les résultats les plus miraculeux, comme on l’a vu avec ce Pied-noir d’Oran. Une médication mystérieuse, mais efficace de la sciatique: La médication de la sciatique par le cheikh de la zaouïa est pourtant des plus simples. Le malade souffrant est invité à s’asseoir et le cheikh, tout en récitant à voix basse quelques prières, transperce doucement le tragus de l’oreille avec un petit fil de laiton. L’opération qui ne dure que quelques minutes ne provoque aucune douleur et pas la moindre goutte de sang. L’anneau ainsi accroché à l’oreille ne doit pas être enlevé. Il tombera de lui-même une fois la guérison acquise. D’après la tradition, ce serait Sidi El Hadj Benamar El Bethioui qui, sentant sa fin proche, aurait confié à Sidi Benamar, le fondateur de la zaouïa, le secret de la guérison de la sciatique. C’était un secret qu’il tenait de ses ancêtres depuis des temps immémoriaux.. Cette médication s’apparente à l’acupuncture, ancienne technique médicale pratiquée en Chine et aux Indes. On peut supposer que l’un des ancêtres de Sidi El Hadj Benamar El Bethioui a du s’initier à cette technique auprès de médecins asiatiques lors d’un séjour à la Mecque. Toujours est-il que depuis des siècles, le nom de la Zaouïa est lié au traitement de la sciatique et que ce traitement n’a d’effet que s’il est effectué dans la zaouïa même et par le cheikh lui-même. Le cheikh a toujours décliné les invitations à se déplacer ailleurs ou à envoyer le miraculeux fil de laiton. On raconte l’histoire de cet ancien officier américain du Tennessee qui avait été traité d’une méchante sciatique à la zaouïa lors de son passage en Algérie et qui avait écrit au cheikh pour lui demander de lui envoyer le fameux fil de laiton pour soulager l’un de ses proches en Amérique. Le cheikh n’a jamais répondu à cette demande. Actuellement, pour des raisons évidentes de sécurité, la zaouïa de Ain El Kebira est fermée. Le cheikh reçoit les malades dans une très hospitalière demeure à Remchi où tout le monde peut vous en indiquer le lieu. Abdelkader HANI
Posté Le : 19/11/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com