Tlemcen - Islamisation de l'Algerie

La dynastie des SOULAÏMANIDES à Tlemcen



La dynastie des SOULAÏMANIDES à Tlemcen
La première dynastie connue dans la région de Tlemcen est celle des Soulaïmanides. Leur éponyme est Abdallah El Kamil, ben El Hasan II (El Mouthenna), ben El Hasan Es-Sebt, ben Ali, ben Abî Tâleb et Fatima Ez-Zohra, fille du Prophète Mohammed- Sur Lui Prière et Salut !-

Ils sont ainsi, et selon la terminologie maghrébine des Chorfas, cousins germains des Idrissides.

Solaïmân ben Abdallah El Kamil habita Tlemcen vers la quatrième décade du second siècle de l’Hégire ; il s’installa à Aïn El Houtz, à sept kilomètres au nord de Tlemcen. Il y vint pour répandre la doctrine zeïdite et appeler les tribus zénètes à soutenir les prétentions de son frère Mohammad En Nefs Ez Zakiya au titre d’Imâm. Rejoint par son frère Idris à Aïn El Houtz, ils continuèrent leur action en faveur de leur frère Yahya, après la mort de Mohammad En Nefs Ez Zakiya et de leur autre frère Ibrâhîm, tués sur ordre du calife abbasside Abdallah ,en

En 169 H/ (789), Solaïmân et Idris revinrent au Hedjaz pour soutenir la lutte de El Hoseïn, ben Ali, ben El Hasan III ben El Hasan II, ben El Hasan I, en révolte contre le calife abbasside. Ils participèrent à la célèbre bataille de FAKHKH (169/h 789) où furent exterminés les descendants d’Ali. Les eux frères Solaïmân et Idris purent en réchapper et se réfugièrent au Maghreb, où ils avaient laissé beaucoup de sympathisants.

Idris réussit à créer le royaume qui porte son nom en 173/789. .Son frère Solaïmân, après des pérégrinations à travers l’Egypte, la Nubie et l’imamat de Tahert, où on lui refusa le titre suprême d’Imâm, réussit à rejoindre de nouveau Tlemcen. Il y trouva Mohammad ben Khazar, ben Saoulat El Meghraoui qui, ayant réussi à détruire le royaume çofrite d’Abou Qorra El Yefrini, lui proposa de devenir l’émir de Tlemcen..

Solaïmân prit ses quartiers à Aïn El Houtz. A sa mort, vers l’an 200 H/ 815, son fils Mohammad fut confirmé à la tête de l’Imarat de Tlemcen lors du fameux partage de l’empire Idrisside, entre les fils d’Idris II et leurs cousins, fils de Solaïmân.

Depuis donc pratiquement la seconde moitié du second siècle de l’Hégire (seconde moitié du 8è siècle), les Soulaïmanides étaient maîtres des territoires du Maghreb Central, situés entre la Moulouya et l’Oued Hamiz.

A la mort de Mohammad ben Solaïmân au Djebel d’Oran, au cours d’une expédition contre les çofrites, ses fils se partagèrent son émirat. Ahmad succéda à son père et resta à Tlemcen, Aïsa eut Arechgoul, Idris s’installa à Jrâwa, El Hasan à Tahert et Ibrâhîm à Ténès. Le voyageur El Yakoubi s’arrêta chez leurs enfants au cours de son périple vers 275 : H/ 888 et cite le nom des localités que les Banû Solaïmân, qu’il qualifie d’Alides, occupaient à cette époque.

L’œuvre des Soulaïmanides, bien que mal connue des historiens est cependant importante. Leur pouvoir politique, bien que concentré principalement dans les centres urbains, n’en a pas moins rayonné sur les tribus nomades qui se déplaçaient entre la Moulouya et la Mitidja. G. Marçais en parle ainsi : » L’action des Alides du Maghreb central, s’exerçant dans un pays moins apte à recevoir la civilisation urbaine…ne paraît pas cependant négligeable. Il ne créèrent pas de villes importantes, mais des villages où la vie économique put se cristalliser. Il est notable que deux au moins des centres auxquels ils donnèrent leur nom et qu’on a lieu de considérer comme fondés par eux portent la désignation de soûq. Dans la vallée du Chélif, Soûq Ibrâhîm tire son nom d’Ibrâhîm ben Mohammad ben Solaïmân ; au sud de la Grande Kabylie, Soûq Hamza eut pour fondateur et premier occupant Hamza ben El Hasan …

Il va sans dire que dans le domaine de la foi, l’action de ces descendants du Prophète fut plus efficace encore. Leur prestige comme celui d’Idris, fit beaucoup pour asseoir l’Islâm dans les campagnes du Maghreb central. Mieux que les avants illustres, qui faisaient l’orgueil de Kairouan, ces Alides durent contribuer à déraciner l’hérésie kharijite, qui avait été sur le point d’isoler les Berbères du reste du monde musulman, et à faire accepter, en leur personne, la tradition orthodoxe par les ruraux qui les entouraient.(1)[1]




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