Tlemcen - Tlemcen

Il y a 104 ans Mythique et légendaire Mohammed Dib



Publié le 24.07.2024 dans le Quotidien l’Expression
Mohammed Dib a marqué de plusieurs manières notre littérature et l'univers algérien.

Il y a 104 ans, le 21 juillet 1920, la ville de Tlemcen donnait naissance à l’un des piliers de la littérature algérienne : Mohammed Dib. Ecrivain mythique et légendaire, Mohammed Dib a marqué de plusieurs manières notre littérature et l’univers algérien. D’abord, par son incontournable trilogie, portée à l’écran et rendue extrêmement célèbre grâce au feuilleton El Harik (L’incendie), réalisé par Mustapha Badie. Les Algériens n’ayant pas lu les trois romans de l’immense Mohammed Dib ont pu découvrir l’univers purement algérien décrit par l’un de nos auteurs les plus prolifiques et les plus talentueux. Qui ne connaît pas le petit Omar et ses innombrables tribulations ? Ceux qui lisent ont eu la latitude de s’imprégner de l’univers de souffrance, mais aussi de détermination qui est celui du petit Omar, de sa mère, de sa famille, de ses voisins vivant dans de piteuses conditions à l’intérieur de la fameuse grande maison. Lequel univers a été reconstitué génialement par de talentueux acteurs dans le feuilleton de Mustapha Badie. La grande maison, L’incendie et Le métier à tisser, trois premiers romans de Mohammed Dib, sortis entre 1952 et 1957, racontent les années de lutte du peuple algérien pour son indépendance. Dib parle de l’Algérie de l’intérieur. Il dit et décrit les conditions de vie des Algériens en prenant pour échantillon Omar et son entourage qui peuvent bien être lui-même et ses proches car ces trois romans sont en grande partie autobiographiques. Rédigés avec un style simple et linéaire, ces trois romans restent une référence en dépit du fait que le parcours de romancier de Mohammed Dib s’est poursuivi de manière flamboyante et a été ponctué par des dizaines d’autres romans dont l’innovation et la perfection n’ont pas cessé d’aller crescendo. On peut citer la trilogie nordique qui a permis à Dib d’effectuer un sursaut considérable dans l’univers littéraire. Des romans comme Les terrasses d’Orsol, Le sommeil d’Eve et Neiges de marbre sont une illustration parfaite de la valeur inestimable de l’œuvre littéraire de Mohammed Dib, qui est aussi vaste qu’intense. Couronnée par le Grand Prix de la francophonie de l’Académie française, l’œuvre de Mohammed Dib aurait également pu atteindre les cimes les plus prestigieuses car il s’agit d’un écrivain qui mérite amplement le prix Nobel de littérature. Avec près de vingt romans, en plus des recueils de poésie, de nouvelles, de théâtre, Mohammed Dib est l’un des écrivains maghrébins les plus prolifiques. Il a, notamment écrit des recueils de nouvelles, également de très haute teneur littéraire, comme Au café paru en 1955 aux éditions Gallimard ainsi que Le talisman , La nuit sauvage, L’arbre à dire en plus des recueils de poèmes à l’instar de Formulaires Feu beau feu, O vive Le cœur insulaire, etc. Laezza, son dernier livre a été publié à titre posthume en 2006. C’est un recueil de nouvelles. La grande spécialiste de la littérature algérienne Nadjet Khadda estime que l’œuvre littéraire de Mohammed Dib manifeste un renouvellement constant des formes et des thèmes en même temps qu’une grande continuité et une indéniable unité. Un prix portant le nom de Mohammed Dib a été lancé en 2001. Son objectif est de motiver la créativité littéraire chez les jeunes auteurs dans les deux langues nationales et officielles tamazight et arabe et en langue française, qui est un butin de guerre, pour paraphraser un autre géant de la littérature algérienne Kateb Yacine qui était un ami très proche de Mohammed Dib.
Aomar MOHELLEBI



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