Docteur Ilyès Baghli* au Midi Libre «La mésothérapie est une vraie opportunité pour nos clubs de football»

La mésothérapie, l’acupuncture, l’ostéopathie et la médecine orthomoléculaire sont des techniques médicales au service du sport et de l’amélioration de la performance sportive en Algérie. Le docteur Ilyès Baghli, qui a bénéficié de différentes formations médicales continues en mésothérapie, ostéopathie, nutrition, médecine orthomoléculaire, acupuncture et sophrologie, nous explique l’apport de la mésothérapie en médecine de sport... Dans nos prochaines éditions nous reviendrons sur la médecine orthomoléculaire, acupuncture et sophrologie.

Midi Libre : Dr Baghli, tout d’abord présentez-vous à nos lecteurs ?
Docteur Ilyès Baghli : J’ai 43 ans, natif d’Alger, marié et père de deux enfants. Scolarités primaire et secondaire à Alger-Centre. Je suis diplomé de la faculté de médecine d’Alger en 1992.
J’ai bénéficié de différentes formations médicales continues en mésothérapie, ostéopathie, nutrition, médecine orthomoléculaire, acupuncture et sophrologie.
Ces techniques médicales sont en rapport avec la prise en charge médicale du sportif.
Je suis de plus président du Collège régional de mésothérapie de Tlemcen, vice-secrétaire général de la Société algérienne de mésothérapie et président de la Société algérienne de nutrition et de médecine orthomoléculaire. Actuellement, je suis installé à titre privé à Ras El Ma à Sidi Bel Abbès.

Qui a introduit les techniques de la performance sportive en Algérie ?
Celui qui a permis l’introduction de ces techniques en Algérie, n’est autre que feu docteur Brahim Baba, décédé d’un arrêt cardiaque, en plein exercice de son noble métier le 11 mars 2008 en son cabinet médical à Didouche-Mourad à Alger.
Feu Brahim Baba, né le 24 avril 1957 à Alger, médecin du Mouloudia Club d’Alger durant le milieu des années 80. Mésothérapeute, président de la Société algérienne de mésothérapie fondée le 12 août 1990 et président de la Société internationale de mésothérapie de 2006 jusqu’à son décès. Il était également membre de l’IAAF. Il avait introduit la mésothérapie, l’acupuncture, l’ostéopathie et la médecine orthomoléculaire dans la prise en charge des sportifs de haut niveau à la compétition.
Ainsi, les joueurs du Mouloudia Club d’Alger avaient bénéficié d’une préparation ostéopathique la veille des deux finales de la Coupe d’Algérie contre l’USM Alger, au sein même de son cabinet médical lors des finales de 2006 et de 2007, qui se sont soldées par la victoire du MCA.

Que représentent la mésothérapie sportive, l’ostéopathie et la médecine orthomoléculaire ?
Il n’est un secret pour personne que les grandes nations du sport apportent une prise en charge globale pour le sportif afin obtenir les résultats performants escomptés.
Parmi les volets de cette prise en charge, les techniques médicales au service de l’amélioration de la performance sportive, représentent l’axe de base de la préparation physique et de la mise à niveau mentale et physique.

Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la mésothérapie sportive ?
La mésothérapie est une technique thérapeutique permettant de rapprocher le lieu du traitement du lieu de la douleur.Elle a vu le jour en 1952, grâce au médecin de campagne le docteur Michel Pistor.
Son efficacité dans la prise en charge des malades ainsi que son innocuité expliquent inéluctablement sa rapide évolution à travers le monde.

Quel traitement utilise-t-on dans cette discipline ?
Elle utilise essentiellement des médicaments courants de l’allopathie tels que les vitamines, les décontracturants, les anti-inflammatoires, les anesthésiques... Elle n’utilise par contre jamais de corticoïdes.
Plus que toute autre pratique médicale, la mésothérapie nécessite impérativement au préalable un diagnostic précis.

Quelles sont ses indications ?
Ses indications et ses contre-indications sont claires et connues par l’ensemble des médecins ayant suivi les séminaires de formation.
La mésothérapie a pris son essor médiatique par le biais de la presse sportive vis-à-vis des prises en charges thérapeutiques des footballeurs, des tennismen et des athlètes de renom.
Ainsi, la majorité des clubs de football européens font appel aux médecins mésothérapeutes, dans la prise en charge de leurs joueurs cadres.
Leur carrière sportive a été préservée, leur permettant de réduire la durée d’incapacité de certains types d’entorses et ainsi la poursuite de la compétition.

Pouvez-vous nous citer des cas ayant été soulagés grâce à cette technique ?
Ainsi , à la veille de la finale des 1.500 mètres aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, l’athlète algérienne Hassiba Boulmerka souffrait d’une entorse qui allait la conduire vers le forfait sans l’intervention du Dr Brahim Baba qui par sa méthode mésothérapique lui a permis de faire gagner à l’Algérie sa première médaille d’or dans l’histoire des Jeux Olympiques.
Localement, le joueur Abdelhamid Dif, qui allait être disqualifié du Widad Tlemcen pour raison d’entorse de la cheville, il y a de cela quatre ans, a pu réintégrer le groupe, après avoir subi des séances de mésothérapie localement dans mon cabinet médical.
Aujourd’hui, c’est un joueur cadre au sein de l’USM Annaba.
La mésothérapie représente une opportunité pour nos clubs de football, pour promouvoir et protéger la carrière de nos talentueux joueurs.

*Président du Collège régional de mésothérapie de Tlemcen, vice-secrétaire général de la Société algérienne de mésothérapie et président de la Société algérienne de nutrition et de médecine orthomoléculaire