S'était en janvier, j'avais pris mon café sur une terrasse de la ville de Tlemcen toute bordée de platanes majestueux et fiers tout comme l'histoire de cette ville antique.
L'appel à la prière de l'Asr retentit. S'était pour moi le signal que les festivités du Mawlid débuteraient dans quelques instants. Des troupes folkloriques représentant diverses régions de la wilaya ont sillonné les grands axes de la ville aux chants et aux rythmes des musiques authentiques du profond Tlemcen, sous les applaudissements ininterrompus d'un public nombreux amassé tout au long de l'itinéraire emprunté par ces artistes. Des chants religieux, psalmodies et des danses populaires.
J'éprouvais une étrange sensation que je ne pourrais décrire, Une pépinière de jeunes et d'anciens talents exprimant les potentialités culturelles, artistiques et civilisationnelles que recèle cette partie du territoire .
Ces festivités se sont poursuivis, jusqu'a après la prière du Moghreb, au niveau de la grande mosquée de la capitale des Zianide.
Je me décidais donc la tête bouillonnante, de ce rayonnement de l'art populaire. D'aller marcher dans la médina et voir comment se passait le mawlid, dans les entrailles de cette ville qui a enfanté cette mystérieuse cacophonie qui est peut-être l'exemple unique de ce qu'aurait pu être - s'il n'y avait pas eu l'invention du langage, la formation des mots...
C'est un son encore plus étrange qui m'attirait à un certain moment que je m'approchait de derb Sidi Amrane (j'arrivais à ressentir les sentiment d'Ulysse dans l'Iliade d'Homère).
Une plaisante communion harmonieuse, alléguant notre prophète ALLAYHI ASSALATOU WA SALAM psalmodiée par une foule de pieux, je trouvais la scène si belle et si bien entendu, que je put m'empêcher de l'admirer.
Quelques instants, après que les "Tollbas" eurent fini leur psaumes. Des dévots commençaient à venir en un interminable cortège, portant chacun dans sa main un "metr'd" de "tâam" encore fumant. Ces plats étaient destinés à tout le monde et n'importe qui, pourvu qu'il puissent manger à sa faim et goûter à la "barraka". C'est alors qu'un dévot me lança : "Approchez-vous, venez vous asseoir près de moi !!". Je ne pouvais répondre que par: "Je suis ravi du bonheur que l'occasion me présente de profiter pendant quelques instants du bon exemple et du bon entretien d'une personne comme vous, qui prit le bon chemin en se donnant à Dieu, et que tout le monde devrait imiter s'il était sage."
Devant moi, le dévot et trois autres personnes; une petite table basse, avec un plat en porcelaine, garni d'un couscous plus qu'appétissant, et le nombre de cuillères nécessaire.
Le dévot prit une des cuillères la présenta à la personne en face de lui: "Prenez, mangez, et ne soyez surtout pas gêné, vous avez besoin de manger après le chemin que avez fait pour venir jusqu'ici.
Le repas commença, commencèrent avec lui les questions sur les exercices de la religion, et la manière de vivre; et de discours en discours.
Le repas fini tout le monde se saluait chaleureusement, échangeant bonnes paroles et "dâawi el khir".Je les quittait rejoignant la sortie du derb, et me perdant sur ses murs anciens, garnis de portes en bois où le temps a inscrit ses rides. Des détails en cuivre sur les portes et le fenêtres, étaient ressortis de leur arrière plans grâce à la lumière tamisée de la nuit, et des lampes dont la lumière avait jaunit par modestie.
Un lieu chargé d'histoire qui me laissa dire: Il y a une chose qui me fait de la peine et sur laquelle je vous supplie de m'éclaircir, c'est que je ne puis comprendre comment nous pouvons vivre, agir ou nous mouvoir dans l'abandon de notre culture ancestrale ??
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Posté Le : 31/10/2013
Posté par : chalaby
Ecrit par : chalaby