Tlemcen - RELIGION

Biographie d'Ibn En-Nahouy



ABOU'L-FADHL YOUÇOF BEN MOHAMMED BEN YOUÇOF

Il est plus connu sous le nom d'Ibn En-Nahouy. Voici comment s'exprime Ibn El-Abbar (1) en parlant de ce personnage : « Outre le cheikh El-Lakhmy qui lui enseigna le Sahih d'El-Bokhary, Ibn En-Nahouy eut pour professeurs: Abou Abdallah El-Mazary, Abou Zakaria Ech-Chouqratecy (2) et Abd-el-Djalil Er-Reb'y (3). Lorsqu'il se rendit pour la première fois chez ,El-Lakhmy, celui-ci lui dit: «Quel est l'objet de votre visite ? — Je viens, lui répondit-il, pour prendre une copie de votre ouvrage intitulé : Et-Tebsira (Aperçu). Vous voulez donc, répliqua El-Lakhmy, m'emporter au Maghrih dans la paume de votre main », voulant dire par là qu'il avait mis toute sa science dans ce livre.
« Ibn En-Nahouy était si versé dans les principes fondamentaux de la religion et du droit qu'il était porté à s'affranchir de l'autorité des chefs de rites dans l'examen des questions de doctrine.
« On lui doit plusieurs ouvrages. Il eut pour disciple et continuateur de son enseignement le cadi Abou Amran Mouça ben Hammad Es-Sanhadjy. II mourut à Qalâat-Beni-Hammad dans le mois de Moharrem de l'année 513 (avril-mai 1119). »
Voici ce qu'on lit dans le eunouan d'El -Ghabriny (4) : « Ibn En-Nahouy résidait à Qalâat-Beni-Hammad et était originaire de Touzer (Tunisie). Il fit un séjour à Sidjilmaça et fut le compagnon d'Abou'l- Hacén El-Lakhmy. C'était un savant voué aux pratiques religieuses et un fidèle observateur des traditions de nos pieux ancêtres. Ses prières étaient exaucées. Il reportait presque toujours sa pensée vers Dieu et étudiait avec assiduité l’Ihia’l oloum (Restauration des sciences religieuses) d'El-Ghazaly. Le cadi de la communauté (de Sidjilmaça) entra un jour dans la mosquée pendant qu'Abou'l-Fadhl Ibn En-Nahouy enseignait aux étudiants la théologie scolastique, et après s'être informé de la nature de la leçon du cheikh, il ordonna de cesser le cours. « Seigneur ! s'écria alors Abou'l-Fadhl, puisque cet homme est la cause de la perte de notre enseignement, faites visiblement éclater sur lui un signe de votre colère ! » Puis il sortit suivi par le fils du cadi, lequel avait une grande confiance en lui. « Retourne auprès de ton père ! lui dit le cheikh, va procéder à son enterrement ! » L'enfant revint sur ses pas et trouva son père privé de vie : un de ses ennemis l'avait assassiné.
« On prétend qu'Abou'l-Fadhl n'implora jamais le Ciel sans être exaucé. Il est l'auteur d'un poème intitulé : El Monfaridja dont voici les deux premiers vers :
« Courage ! tes chagrins se dissiperont et ton angoisse sera remplacée par la quiétude.
« Chaque fois qu'un malheur t'accablera, patiente, dans l'attente d'un meilleur sort. »
L'imam Abou'l-Abbès'En-Negaoucy (5) dit ceci : « Le cheikh Abou'l-Fadhl était originaire de Touzer, et mourut à la Qalê des Beni-Hammad, en l'année 513 (inc. 14 avril 1119). C'est dans cette dernière ville que se trouve son tombeau, lequel est célèbre par la bénédiction qui y est attachée. Ce cheikh fut l'un des pontifes des musulmans et l'un des dévots les plus remarquables. »
Voici ce que dit le cadi Abou Abdallah Mohammed ben Ali ben Hammad : « Dans notre pays, Ibn En-Nahouy jouit, comme théologien et dévot, de la même réputation qu'El-Ghazaly. »
Le cadi Ayyadh dit : « El-Mazery et Ibn En Nahouy furent les disciples d'El-Lakhmy. Ibn En-Nahouy était un homme de science et de mérite ; la crainte de Dieu présidait à tous les actes de sa vie, et il reportait souvent sa pensée vers le Très-Haut. Il n'acceptait rien de personne et ne se nourrissait que de ce qui lui était envoyé de Touzer. On cite de lui le distique suivant :
« Je me, trouve au milieu de gens dont les uns ont de la religion, mais manquent d'éducation, et dont les autres ont de l'éducation, mais sont dépourvus de religion.
« Je me trouve perdu au milieu d'eux et aussi isolé qu'un beau vers dans les poésies de Sahnoun (6). »
« Il fait ici allusion au vers dans lequel Sahnoun dit en parlant de ses envieux :
« Les seigneurs de la race de Laoua (7) se soucient fort peu d'un incendie qui a éclaté dans l'intérieur du Petit Puits (El-Boueïra, nom de lieu). »
Un jour qu'il priait pendant qu'autour de lui toutes les per sonnes de sa famille élevaient la voix et faisaient du vacarme, un hôte dit au fils du cheikh : « Est-ce que tous vos cris ne vont pas distraire la pensée du cheikh ? — Quand il prie, lui répondit le fils d'Ibn En-Nahouy, il est étranger à tout ce qui se passe autour de lui. » Puis il prit une lampe et l'approcha des yeux de son père, mais le cheikh ne s'aperçut de rien parce que son esprit était présent auprès de la Vérité absolue et absent de ce monde.
« Abou'l-Fadhl professa à Sidjilmaça les deux Asl (les principes fondamentaux de la religion et du droit). Ibn Bessam, qui était l'un des chefs de cette ville, dit un jour : « Cet homme veut introduire dans notre pays des sciences que nous ne connaissons pas », et il ordonna de chasser le cheikh de la mosquée. « Tu as tué la science religieuse, s'écria alors Ibn En-Naouy, en s'adressant à son oppresseur ; que Dieu te tue ici-même ! » Or, Ibn Bessam, s'étant assis le lendemain, au point du jour, à la place qu'il occupait la veille, pour procéder à un mariage, fut assassiné par un groupe de Sanhadjiens.
« Le même fait lui arriva à Fez de la part de Ben Debbous, cadi de cette ville. Le cheikh ayant maudit le cadi, celui-ci fut atteint au sommet de la tête d'une plaie rongeante qui s'étendit jusque dans la gorge et le fit mourir. Ibn En-Nahouy avait passé toute la nuit qui précéda son départ de la ville le front posé sur le sol, et s'était écrié à la fin de cette prosternation : « Seigneur! vengez-moi d'Ibn Debbous ! » Le lendemain matin, le cadi fut trouvé mort.
« Voici ce que dit EI-Djazouly : « Le fils de Ben Debbous étant sorti de la ville pour faire ses adieux au cheikh, celui-ci lui dit : « Va assister aux funérailles de ton père ! » L'enfant revint sur ses pas et trouva son père inanimé.
« Les docteurs de la loi ayant décidé de livrer l'Ihia aux flammes, ce livre fut brulé sur la place de Marrakech (8),et,à cette occasion, Ali ben Youçof El-Lamtouny (9) fit circuler dans ses États une lettre dans laquelle il ordonnait d'obliger les gens à déclarer, par les serments les plus terribles, qu'ils n'avaient' pas l'ihia ; mais Ibn En-Nahouy s'opposa énergiquement à l'exécution de cette mesure et écrivit au sultan pour lui demander son appui. Puis il rendit une felon a par laquelle il déclarait que les gens n'étaient pas tenus à prêter les serments imposés. Outre cela, il fit faire une copie de l'lhia qu'il divisa en trente sections, et en lut chaque jour une aux fidèles pendant tout le mois de ramadhan. « J'aurais voulu, disait-il, n'avoir jamais lu d'autres livres que celui-là. »
Lorsque Ibn En-Nahouy ne recevait pas assez vite les provisions qu'on lui envoyait de son pays, ou qu'il avait besoin d'implorer le Ciel dans une circonstance quelconque, il adressait à Dieu la prière d'El-Khidhr, et dès qu'il l'avait récitée il obtenait ce qu'il avait demandé. Voici cette prière : Seigneur ! puisque, par votre grandeur, vous êtes le Bienveillant et le Majestueux par excellence ; puisque vous connaissez tout ce qu'il y a dans les entrailles de la Terre et tout ce qui se trouve au-dessus de votre Trône; puisque nos pensées les plus secrètes ne vous sont pas plus cachées que celles que nous exprimons en public; puisque vous savez tout ce que nous pensons, soit que nous l'exprimions par la parole, soit que nous le tenions caché ; puisque tout est soumis à votre Grandeur et que les puissants s'humilient devant votre puissance ; puisque enfin toute chose de ce monde et de l'autre est dans votre main, délivrez-moi de tout souci, accordez-moi le pardon de mes péchés et de mes fautes, mettez un voile sur mes mauvaises actions, et donnez-moi, quand je vous le demanderai, les aliments que je ne pourrai pas me procurer ! Je vous implore en toute confiance et m'adresse à vous familièrement. Vous êtes mon bienfaiteur alors que je suis l'auteur du mal qui m'arrive dans mes rapports avec vous; vous me témoignez votre affection par des grâces tandis que je vous témoigne de la haine par mes péchés ; mais c'est la confiance en votre clémence qui m'a porté à me montrer audacieux envers vous. Je ne vois pas de maître plus généreux que vous. Soyez bienveillant pour un vil esclave comme moi. Daignez avoir la bonté de bénir notre seigneur Mohammed, sa famille et ses compagnons, de m'ouvrir la porte du salut par un effet de votre puissance, et de me fermer celle des soucis par votre miséricorde ! Ne m'abandonnez pas à moi-même l'espace d'un clin d'oeil, ô Glorieux et Généreux, car je suis incapable de me conduire ! Ne m'abandonnez pas non plus aux hommes, car ce serait déchoir après avoir joui de vos grâces et de vos bienfaits! Vous êtes clément et miséricordieux. Il n'y a pas d'autre Dieu que vous. Je fais partie des coupables. O le plus miséricordieux des miséricordieux ! 0 Maître de l'univers ! »
« Un de ses parents, qui avait du quitter son pays pour fuir ses oppresseurs, se plaignit à lui de l'étal de gène dans lequel il se trouvait à cause de son exil, et le pria de vouloir bien intercéder en sa faveur auprès du gouverneur de son pays, afin que celui-ci ordonnât à ses persécuteurs de le laisser rentrer dans sa patrie. « Je ferai ce que tu me demandes », lui répondit le cheikh. Quand la nuit fut venue, il se prosterna avec humilité devant Dieu et lui adressa cette prière :
VERS
« Revêtu du manteau de la nuit, je veille, quand tout le monde dort, pour me plaindre à mon Maître de ce que j'éprouve.
« Je dis : Seigneur ! 0 mon suprême espoir ! O vous sur qui je compte pour dissiper mes maux I
« Je me plains à vous de choses que vous connaissez, et que je n'ai ni la patience ni la force de supporter.
« Je tends les mains vers vous en criant contre l'injustice, ô le meilleur de ceux vers qui on tend les mains ! »
à laquelle il ajouta,la récitation de la Monfaridja.
« Son parent lui ayant renouvelé sa demande : « La chose est parvenue à celui qu'elle regarde, lui répondit-il ; tu ne tarderas pas à t'en apercevoir. » Peu de temps après, en effet, le gouverneur de Touzer adressa au cheikh une lettre conçue en des termes fort polis, par laquelle il lui faisait savoir qu'il consentait à ce que son protégé retournât dans sa patrie. « L'affaire est conclue », dit alors le. cheikh à l'homme qui avait sollicité son intervention.
« Quant à l'oppresseur de ce dernier, il vit en songe un cavalier qui fondait sur lui avec un javelot de feu à la main. Il se réveilla épouvanté et s'écria: « Seigneur ! protégez-moi contre Satan le lapidé ! » ; puis il se rendormit ; mais le fantôme lui apparut encore plusieurs fois et finit par lui dire : « On ne cherche un refuge auprès de Dieu que contre Satan, et non contre moi qui suis un ange envoyé par l'homme vertueux. »
« Voici ce que dit le cheikh Abd-er-Rahim ben Iça ben El-Meldjourn El-Facy (10) : « Abou'l-Fadhl vint à Fez en l'année 494 (inc. 6 novembre 1100). Mon père s'attacha à lui et apprit, sous sa direction, le livre d'Ech-Chirazy, intitulé : El-Louma' (11). De là, il se rendit à El-Qalâa et y séjourna jusqu'à la mort d'Ibn Ez-Zayyat. De retour à El-Qalâa, il s'imposa une vie misérable, renonça aux vêtements moelleux et s'habilla de bure grossière. Sa robe n'arrivait qu'aux genoux. Il passa un jour près du jurisconsulte Abou Abdallah ben Asma, muphti de cette ville ; mais comme il avait l'esprit préoccupé, il ne le salua pas. Ce magistral, indigné, attendit son retour et lui cria d'un air de mépris : « Hé ! Youçof ! — Me voici, répondit le vieillard, et il se rendit auprès du muphti qui l'apostropha en ces termes : « 0 natif deTouzer ! puisse ton visage pâlir ! puissent tes jambes se dessécher ! puisses-tu passer sans jamais être salué ! » Le cheikh, tout confus, lui présenta ses excuses, mais le muphti ne les accepta pas et lui adressa de dures paroles. « Que Dieu vous pardonne, ô jurisconsulte ! ô Mohammed 1 » lui dit Ibn En-Nahouy en se retirant.
« Les prières d'Ibn En-Nahouy étaient si pleinement exaucées qu'on disait : « Que Dieu nous garde de ses malédictions ! »
Il acquit une grande supériorité dans la connaissance du droit et une compétence non moins grande dans l'examen des affaires. Plusieurs savants distingués et profonds connaisseurs lui durent leur instruction, tels que : le jurisconsulte Abou Abdallah Mohammed ben Ali, plus connu sous le nom d'Ibn Remama, doyen des muphtis de Fez; les deux frères, les jurisconsultes, les habiles connaisseurs Abou Bekr et Mohammed, fils de Mekhlouf ben Khalf Allah ; et le jurisconsulte Abou Amran Mouça ben Hammad Es-Sanhadjy.
« Voici ce que rapporte le hafidh, l'ascète, le contemplatif Abou'l Hacan ben Isma'il ben Harzehem : « Mon père m'avait recommandé de baiser la main d'Abou'l Fadhl toutes les fois que je le verrais, dussé-je le rencontrer cent fois dans la même journée. « Va chez lui, me dit-il un jour, et dis-lui de te bénir. » J'arrivai chez le cheikh à l'heure du coucher du soleil. Il fit successivement les deux adhan (appel à la prière) et nous nous mimes à prier. Lorsqu'il allait prononcer le tekbir (ce sont les paroles : Allahou akbar, Dieu est grand, qu'on prononce en inclinant le corps, dans la prière), je vis son manteau, qui s'était relevé sur ses épaules, trembler vivement et bruire, tant la crainte de Dieu agitait son corps. Puis il récita la prière à haute voix en prononçant chaque mot distinctement, et, après le salut final, il me bénit et je retournai chez mon père. « J'ai vu le cheikh, lui dis-je, faire la prière du coucher du soleil avant l'heure à laquelle les habitants de la ville ont coutume de la faire. — Oserais-tu médire d'un ami du Très-Haut ? me répondit-il ; sache que le véritable moment de la prière du coucher du soleil est celui où le cheikh a prié, et que l'habitude qu'ont les gens de retarder ce moment est une pure innovation de leur part. » Puis, il dit à ma mère : «Il faut espérer que Dieu nous fera tirer profit de cet enfant: il a, en effet, reçu la bénédiction d'Aboul'l-Fadhl et je l'ai vu entrer entouré d’une auréole, ce qui me fait croire que la prière du cheikh a été exaucée » Or, cette prédiction s’accomplit à la lettre.
« Voici un trait qui prouve la noblesse de son caractère : Un jeune homme, du nombre des étudiants, entra chez le cheikh, et, dans l'empressement qu'il mit à le saluer, il renversa sur son vêtement qui était blanc, tout le contenu d'un encrier. L'étudiant rougit de honte, mais le cheikh lui dit: «J'étais précisément occupé à me demander de quelle couleur je devais faire teindre ce vêtement; je le ferai donc teindre en noir d'encre. » Puis il ôta son habit et l'envoya chez le teinturier. »
(Extrait résumé du Qamous) (12).

Notes

1 « Abou 'Abdallah ibn El-Abbar naquit à Valence et fut secrétaire du gouverneur de la ville, Mohammed ben Abou Hafs. Quand le fils de celui-ci, Abou Zeid, se convertit au christianisme et se rendit auprès du roi d'Aragon, Ibn EI-Abbar fut envoyé en mission en Afrique pour demander du secours contre les chrétiens qui assiégeaient Valence et la prirent en 1235, malgré ln Flotte ramenée par l'ambassadeur. Celui-ci se décida à quitter l'Europe; il se rendit à Tunis et y obtint une place de secrétaire dans le Divan ; il fut même vizir d'El-Mostancir. Soupçonné d'avoir trempé dans un complot, il fut assassiné dans sa maison par l'ordre du prince (2 janvier 1260). On lui doit une continuation dans la Sila d'Ibn Bachkoual, et le Houlla es-sityara, qui est un recueil de biographie de princes et de personnages d'Espagne et de l'Afrique du Nord, qui étaient poètes. L'Escurial a conservé le traité qu'il composa sur les secrétaires disgraciés qui rentrent en grâce, et qui lui valut de nouveau la faveur_ du prince. » (CL IIuart, Littérature arabe, p. 204, 205).
Cf. Chronique des Almohades et des Hafçides, p. 48 de la traduction.
2 Ech-Chouqratecy est l'auteur de la Chouqrateciya, qui est une
ode à la louange du Prophète. Il mourut en 466 de l'hégire (inc. 6 septembre 1073). Chouqrates est une bourgade des environs de Touzer, en Tunisie.
3 Abou'l-Qacim Abd-el-Djalil ben Abou Bekr er Reb'y, plus connu sous les noms d'Ed-Debbadj et d'Ibn Es-Sabouny, fit ses études auprès d'Abou 'Amran El-Facy, d'Abou'I-Qacim El-Khoulany et d'Abou Abdallah EI-Adry. On lui doit un certain nombre d'ouvrages, entre autres: el-kitab el-mostaou'ib, qui traite des principes du droit; Kitab noket el-Igtiçad (Livre des notes contenues dans l’'Igtiçad, et une Riçala (petit traité) sur l'I'tagad. Il professa à Fez et à Qala'at-Hammad. On compte parmi ses disciples : Abou Abdallah ben Chebréïn, Abou Abdallah ben Khalifa, Abou Abdallah ben Daoud, Abou'l-Hadjadj Youçof ben 'Iça ben El-Meldjoum, etc. Ibn El-Abbar l'a cité, mais il n'a pas donné la date de sa mort. Voyez sa biographie dans Djedhouat . el-iqtibas, p. 278.
4 « El-R'abrini naquit à Bougie en l'année 644 (inc. 19 mai 1246) et y mourut le 12 du mois de Dhou'l-kada, dans l'année 714 (17 février 1315). Ses noms sont: Ahmed ben Ahmed ben Abdallah ben Mohammed ben Ali ben Abdallah ben Omar. Sa famille était originaire des Beni-R'abra, tribu de la Kabylie. Il exerça les fonctions de cadi dans sa ville natale, sous la dynastie des Abdel-Moumen. Ses deux fils, Abou'l-Kassem, muphti de Tunis, et Abou Saïd, doyen des professeurs, sont connus sous le nom des deux Ahmed. L'ouvrage qu'il a intitulé Les spécimens de la science, ou Biographie des docteurs de Bougie, est l'histoire dos savants qui florissaient au VII° siècle dans cette partie de l'Afrique septentrionale, et où il mentionne, outre ses professeurs et ses condisciples, quelques érudits éminents qu'il n'avait point connus personnellement. Il a rangé dans ce recueil trois person nages illustres de la fin du siècle précédent, qui sont Sidi Bou Medien, Abou Hamid es-sr'ir et Abou Mohammed de Séville. C'est par eux qu'il commence pour se conformer à l'ordre chronologique. » (Journal asiatique, n° 28, juin 1856, extrait de l'article Notice et extraits du E"unouan ed-diraia fi mechaïkh Bidjaïa, ou Galerie des Littérateurs de Bougie au VII" siècle de l'hégire, par M. Cherbonneau, p. 475 et suiv.).
La Bibliothèque d'Alger possède, sous le n° 1734, un exemplaire manuscrit du eunouan ed diraïa, d'El-Ghabriny.
5 Ahmed ben El-Abbés en-Negaoucy quitta Tlemcen, sa ville natale, avant le siège, et se rendit à Tunis. On lui doit un grand nombre d'ouvrages, entre autres : Er-Raudh el-Aridh.
Voyez sa biographie dans Neïl el-ibtihadj, p. -47.
6 Sahnoun est le surnom d'Abou Saïd Abd-es-Salam ben Saïd ben Habib Et-Tanoukhy El-Qaïrouany, natif de Kairouan, célèbre docteur de la secte malékite. On lui donna ce surnom, de Sahnoun, oiseau d'Afrique que les Arabes disent être doué d'une vue perçante. Ce docteur a revu, corrigé et amendé la Modawana d'Abderrahman Ibn El-Qacim. Il naquit l'an 160 de l'hégire (inc. 19 octobre 776) et mourut le dimanche 7 Redjeb 210 (2 décembre
854), sous le khalifat de Motawakkil.
Voyez sa biographie dans Ibn Khallikan, tome 1, p. 522 ; dans le Dibadj, p.171, et dans Chrestomathie maghrébine (Paris, 1891,
p. 65 et suiv.), par M. Houdas.
7 Les Berbères de l'Est, ou race de Laoua, représentent les anciens Lybiens, les Ilasguas et Ilanguanten de Procope et de Corippus. Ils couvrent le pays de Barka, la Tripolitaine et ses déserts, et le midi de la Tunisie. Selon les auteurs arabes, Laoua est l'ancètre des Laouata, des Nefzaoua, des Ourfedjouma, etc.
Cf. Ibn Khaldouu, tome I, p. 171 de la traduction de Slane, citant Ibn Hazm et Ibn EI-Kelby.
8 Ali ben Youçof ben Tachefin fit. bruler l'ouvrage d'El-Ghazaly, intitulé el-1hia, sur l'instigation d'Abou'l Qacim ben Hamdine et avec l'assentiment, dit-on, d'Ibn Rochd et du cadi Ayad.
C'est pour cela que les Almohades mirent à mort le cadi Ayad,
à El-Hammam, dans le pays de Ressissa. » (Revue africaine,
année 1879, article : Voyages extraordinaires et nouvelles agréables, par Bou-Ras, traduction de M. Arnaud, interprète militaire, p. 455).
« Au moment où El Ghazaly apprenait que son ouvrage El-Ihia avait été brûlé en Espagne, d'après les instructions de l'Ernir Ali (ben Youçof ben Tachefine), El-Mahdi arrivait auprès de lui et lui confirmait la nouvelle de la destruction de son livre par le feu. Le savant théologien étendit les mains en récitant le premier chapitre du Coran devant une assemblée de 400 talebs environ, qui appelèrent la colère divine sur les princes d'Andalousie.
« — Maitre, s'écria El-Mahdi, dites que le châtiment leur sera infligé par mes mains.
« — Par tes mains, s'il plaît à Dieu, ajouta El-Ghazaly. » (Ibid., année 1880, p. 71).
Cf. Ez-Zerkéchy, Chronique des Almohades et des Hafçides, p. 2 de la traduction.
9 Le sultan Abou’l-Hacèn Ali ben Youçof ben Tachefin ben Ibrahim ben Targout EI-Lamtouny naquit à Ceuta l'an 477 de l'hégire (inc. 10 mai 1081). Il fut proclamé roi à Marrakech, le 1°r Moharrem 500 (2 septembre 1106), à l'âge de 23 ans. Son empire s'étendait de Bougie jusqu'au pays de Sous, sur les bords de l'Atlantique, et de Sidjimaça jusqu'au Djebel ed-Dheheb (Montagne de l'Or), dans le Soudan. Toute l'Espagne lui obéissait. Il possédait en outre les Iles Baléares : Majorque, Minorque et Iviça. Ali ben Youçof El-Lamtouny mourut l'an 539 (inc. 4 juillet 1144). Voyez sa biographie dans Djedhouat el- igtibas, p. 291, et dans Raudh el-Qartas, traduction Beaumier, p. 221 et suiv.
10 Le Neri el-ibtihadj nomme ce personnage : Abou'l.Qacim ben El- Meldjoum.
11 Le titre complet de cet ouvrage est : Louma' fi oçoul el-fiqh. Son auteur, Abou Ishaq Ibrahim ben Mohammed Ech-Chirazy,
mourut en 476 de l'hégire (inc. 21 mai 1083). Voyez Hadji Khalfa, tome V, p. 331, n'• 11,177
12 Cette notice biographique est extraite du Neil el-ibtihadj, p. 383.


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