La 16ème édition du Festival des musiques juives propose du 6 au 10 août un voyage au cœur de la diversité musicale juive avec, cette année, en plus des musiques sépharade, yiddish, ladino, klezmer, comtadine, provençale, de la musique judéo-andalouse interprétée par des artistes venus du Maroc et d’Algérie.
Le Festival des musiques juives s’est imposé au fil des années comme un grand rendez-vous de l’été provençal. Rien n’aurait été possible sans la détermination et le travail de Jo Amar, qui créa en 1990 l’association « Festival des musiques juives » afin de redonner vie à la culture juive et au chant. Aujourd’hui âgé de 94 ans, l’enthousiaste Jo ne compte surtout pas s’arrêter en si bon chemin et promet de régaler encore de nombreuses années les festivaliers et les artistes. À bon entendeur, salut !
Celui qui a été président de la synagogue pendant de longues années sait à quel point les festivités en cours des 650 ans de la synagogue et le festival sont des atouts majeurs pour la ville. Les deux événements montrent que la communauté juive s’inscrit dans la cité de Carpentras, ville symbole de la permanence en France des Juifs depuis des siècles. L’un des témoins de ce patrimoine ancestral est la synagogue, construite en 1367 et classée monument historique en 1924. D’ailleurs, à ses débuts, le festival recevait plusieurs spectacles dans la synagogue, mais depuis le départ du président, pour bien séparer le cultuel du culturel et dans un esprit d’ouverture, Jo Amar a décidé de rejoindre La Charité au théâtre de plein air.
Pour la 16e édition, Jo a fait comme à son habitude, c’est-à-dire de son mieux, pour surprendre avec une programmation insolite et remarquable. À l’ouverture, dimanche 6 août, nul besoin de présenter les Marseillais de l’ensemble Nekouda, dont l’objectif est de faire découvrir la tradition musicale des anciennes communautés juives installées en Provence depuis la très haute Antiquité. Ce jour-là le groupe sera aux côtés de la talentueuse soprano de renommée internationale, Françoise Atlan, qui tentera de faire le lien entre la musique provençale et les musiques de l’autre rive de la Méditerranée. Le lendemain, la programmation donnera libre cours à la poésie hébraïque avec Michèle Tauber au chant et Jasko Ramic à l’accordéon avant de mettre à l'honneur la chanson yiddish avec les Bubbey Mayse, un quartet féminin de musique klezmer. Leur musique chargée d’émotions module ce répertoire venu d’Europe de l’Est avec finesse et modernité.
Puis se succéderont sur ce rythme effréné les groupes Mare Nostrum, Kedem Ensemble, le trio Kamhi et l’inénarrable Ben Zimet avec son spectacle « Aux sources du klezmer ». En clôture le 10 août, Jo Amar a choisi de mettre à l’honneur les musiques juives nord-africaines qui bercèrent pendant de longues années la vie des communautés juives du Maghreb. En première partie de soirée, un concert judéo-andalou, Matrouz, mené par Simon Elbaz, et dans la soirée la prestation exceptionnelle de la chanteuse algérienne, Amina Karadja. Une belle voix venue de Tlemcen fait répandre le genre arabo-andalou de manière envoûtante et attrayante.
festival-musiques-juives-carpentras.com
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Posté Le : 02/08/2017
Posté par : tlemcen2011
Ecrit par : Par Gilbert Gabbay