Tlemcen - Ain Nehala

Aïn Nehala (Tlemcen) : Il était une fois, un village agricole…



Aïn Nehala (Tlemcen) : Il était une fois, un village agricole…

Le 26 août 1972, le président de la République, Houari Boumediene, inaugure en grande pompe le premier village socialiste agricole, Aïn Nehala, dans la daïra de Aïn Tellout, au nord-est de Tlemcen.

Lors de son inauguration, Aïn Nehala a été livrée toute neuve, avec des placettes, des squares fleuris. Avec le temps, tous ces espaces ont été quasiment squattés. L’architecture des constructions a changé, également. Cette agglomération, qui a acquis sa réputation grâce à la qualité de ses prunes et ses 3 200 hectares de terres arables, s’est curieusement métamorphosée.

Certains villageois, qui étaient arrachés de la véritable odeur de leur terre, regrettent quasiment leur existence d’antan, si bien qu’il y a quelque temps, ils avaient carrément demandé leur rattachement à la wilaya limitrophe de Sidi Bel Abbès. «On n’est pas logés à la même enseigne par rapport aux autres villages de la wilaya. Il est vrai que nous avons l’électricité et l’eau du robinet, mais la vie ce n’est pas que ça. Nous avons besoin de routes, de dispensaires au sens propre du mot, de logements sociaux décents…», témoignent des autochtones.

Lors d’une fête anniversaire, organisée récemment pour «dépoussiérer les mémoires», les humbles villageois se sont montrés déterminés à redorer le blason de leur village en valorisant les atouts qu’ils possèdent, l’agriculture. «C’est notre richesse qui nous permettra de changer le village et d’aspirer à un développement économique. L’Etat, à son tour, contribuera à notre développement local».Beaucoup d’enfants de la contrée ont quitté les terres de leurs parents. C’est compréhensible, si l’on se fie à ce sexagénaire. «Nos enfants ont étudié, appris des métiers, ils ont grandi avec le réfrigérateur, le téléviseur, l’eau au robinet. Ici, il n’y a pas grand-chose pour leur évolution sociale et professionnelle, et c’est normal qu’ils quittent la région pour de meilleures perspectives…»

Aïn Nehala n’a pas profité de l’embellie financière du pays, à l’époque où nos ministres jetaient l’argent par les fenêtres, dans les communes limitrophes.

Aujourd’hui, les pouvoirs publics font des efforts pour assurer le minimum de vie décente à la communauté, mais ce n’est jamais assez pour une population de près de 7 000 habitants qui demande l’équité dans le partage du budget de développement de la wilaya…




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