Aux quatre points cardinaux de Tlemcen, le promeneur ou le touriste pouvait satisfaire largements ses desirs d’excursions champêtres : grottes, végétation luxuriante et variée, montagnes et compagnes ombragées, leur procuraient les joies de la découverte ou tout simplement une détente. Dans la plaine, au Nord, deux villages étaient célères : Aïn el Houtz et Ouzidan.
Aïn el Houtz était le plus connu à cause de ses marabouts et de ses légendes. Son nom signifie « Source de poissons ». A l’entrée du village, il y’avait un bassin, alimenté par une source, dans lequel se trouvaient des poissons sacrés par la légende suivante : Un prince voulut abuser, un jour, d’une jeune vierge qui venait puiser son eau. Pour échapper à son agresseur, celle-ci se précipita dans le bassin et fut transfornée en poisson.
Mais le village était surtout célèbre pour ses marabouts, descendants de saints personnages, faiseurs de miracles et enterrés ici-même. D’après certains auteurs arabes, cette instauration maraboutique remonterait à Soleima, frère d’Idriss 1er, un des premiers rois de Tlemcen.
Les mausolées de ces marabouts étaient un lieu de pèlerinage pour les Aïssaouas de Tlemcen et leurs rites bien particuliers. Chaque année, à l’Aïd el Kébir et à l’Aïd es Seghir, défilaient les cortèges avec bannières déployées comme à Sidi Bou Médine.
La troisième curiosité était une source d’eau chaude, à quelques kilomètres de là. Les poissons étaient aussi présents dans son bassin.
Nous étions, ici, à proximité du village d’Ouzidan, aux maisons entourées de jardins. Laissons à Alfred Bel le soin de nous le décrire : « La végétation est ici d’une étonnant evigueur et des arbres de toutes sortes y donnent en été une délicieuse fraîcheur. Les ravins et les sentiers sont bordés de rosiers, de sureaux, de figuiers, et d’ormeaux séculaires qu’enlacent d’énormes lianes de vigne sauvage et plantes grimpantes. C’est dans ces bosquets d’oliviers et dans ces fourrés, quasi sauvages, que la tourterelle vient nicher au printemps à côté du loriot et du rossignol ».
Posté Le : 09/05/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Louis Abadie
Source : Tlemcen au Passé retrouvé, Editions Jacques Gandini