La wilaya de tizi ouzou dispose d’atouts naturels à même de la remettre sur les rails de l’une de ses vocations : le tourisme. un adjuvant aidant à un décollage touristique, voire économique.
Durant les années 1970, Tizi Ouzou était une destination privilégiée des touristes étrangers. Aujourd’hui, la région n’attire pas grand monde. Même les «nationaux» semblent la bouder, préférant les plages de Tichy, Ziama, Zemmouri ou de Tunisie à celle du Petit paradis. Pourtant, la wilaya recèle d’indéniables potentialités touristiques, dont des sites naturels à même de générer des revenus économiques pour la wilaya. Elle renferme un potentiel naturel alternant entre un tourisme culturel, balnéaire (région côtière) et climatique (région de montagne) auquel il faut ajouter une richesse artisanale. La potentialité naturelle la plus importante est sans conteste le massif du Djurdjura, avec Lalla Khedidja, son sommet le plus haut (2308 m).
Il est classé comme patrimoine mondial de la biosphère, au regard de ses richesses faunistiques et floristiques inestimables, dont notamment la fameuse cédraie de la station climatique de Tala Guilef. Azrou N’thor, la forêt des Aït Ouabane, les grottes du Macchabée, les barres rocheuses, le lac Goulmine qui sont, entre autres, des sites pouvant attirer des vacanciers durant les quatre saisons. C’est un immense gisement de pôles touristiques intégrant une infinie variété de produits.
Luxuriance
Tala Guilef, Lalla Khedidja, le lac d’Agoulmine, le Gouffre de Boussouil (1259 m), les grottes du Macchabée, le pic d’Azrou N’Thour, les cols de Tirourda (1700 m) et de Tizi N’kouilal (1600 m) sont parmi les sites les plus connus du Parc national du Djurdjura, favorables à la pratique du tourisme de montagne (sports d’hiver, randonnées pédestres, l’alpinisme et la spéléologie). La forêt est aussi omniprésente avec toutes ses variantes, notamment à Yakouren et Mizrana. La wilaya dispose également d’un riche patrimoine archéologique dont une grande partie se trouve dans la zone côtière de Tigzirt et Azeffoun. Tigzirt a servi de site pour la construction d’une ville romaine. Parmi les restes du passage des Romains, on peut citer le Temple du génie qui date du IIIe siècle et la Basilique chrétienne. L’agglomération d’Azeffoun (l’antique Rusazus) également recèle des vestiges de l’époque romaine tels que les restes de murailles, conduites d’eau et d’importants thermes.
Wilaya côtière avec une façade maritime de 80 km, la wilaya de Tizi Ouzou peut également développer le tourisme balnéaire. Sa côte sauvage et très escarpée est pratiquement inexploitée. Celle-ci offre des possibilités d’investissement à même de booster la dynamique du tourisme en Kabylie. La présence de ruines à Tigzirt, Taksebt et Azeffoun, les gravures rupestres d’Azrou Imédiazene et les 1500 villages de la wilaya sont autant d’atouts à exploiter, selon des spécialistes du secteur du tourisme. Sur le plan culturel, la wilaya de Tizi Ouzou se distingue par sa richesse liée aux us et coutumes, héritage séculaire valorisé par une production artistique et artisanale en perpétuel mouvement. Mais quelle stratégie adopter pour relancer le tourisme dans la région ? Cette question était régulièrement au centre des débats lors des rencontres organisées par l’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou.
A chaque occasion qui leur est offerte, les responsables de l’administration locale et les élus faisaient cause commune pour appeler à la «professionnalisation» du secteur du tourisme. Tout le monde s’accordait à dire que la région possède des potentialités à faire valoir et qui n’existent nulle part ailleurs. Une richesse indéniable, pour peu qu’on développe un tourisme qui réponde aux standards internationaux. Mais la réalité d’investissement sur le terrain est tout autre. Le tourisme reste le parent pauvre du développement. «Malgré ses énormes potentialités, la région reste à la traîne», constate Mahfoud Belabbas, président de l’APW.
Les raisons ? Il y a d’abord le problème de l’insécurité. «Nous ne pouvons ignorer la situation sécuritaire qui ne favorise pas l’amorce de cette dynamique touristique dans notre région, notamment en zones de montagne». L’orateur énumérera d’autres handicaps comme l’insuffisance d’infrastructures hôtelières et touristiques ainsi que les infrastructures de base et d’accompagnement. Pour relancer le secteur, M. Belabbas suggère d’abord d’engager des investissements publics visant la mise à niveau du secteur du tourisme.
Relance stratégique
De plus, les 8 ZEST (Zones d’extension touristique) gagneraient à être prises en charge en matière d’acquisition des assiettes foncières avant d’engager les aménagements prévus à cet effet. Dans un de ses rapports, la commission de l’aménagement du territoire du développement local et du tourisme de l’APW insiste sur la nécessité de mettre en place une nouvelle stratégie basée sur une vision touristique qui pourra constituer une alternative directe au développement économique et sociale de la région. «La wilaya de Tizi Ouzou recèle d’énormes potentialités touristiques avec d’importants atouts naturels et un patrimoine culturel riche et diversifié mais malheureusement très peu ou pas du tout exploités.
Notre wilaya, à la fois maritime et montagneuse présente beaucoup d’opportunités touristiques qui peuvent stimuler la croissance économique locale et favoriser celle d’autres secteurs comme l’agriculture particulièrement pour les produits de terroir et ceux de l’industrie et des services», est-il mentionné dans ce document. Pour promouvoir le tourisme, la même commission conseille d’encourager et de faciliter le travail de l’industrie touristique, favoriser la création des offices locaux du tourisme au moins au niveau des chefs-lieux de daïras, intensifier les opérations d’inspection et de contrôle des établissements hôteliers et de restauration. «La concession des plages doit être faite à des professionnels. Il s’agit aussi d’accélérer les procédures pour l’aménagement des zones d’expansion touristiques déjà créées», appuie cette commission de l’APW.
Pour redonner du souffle à ce secteur, la direction du tourisme de la wilaya prévoit l’aménagement de six zones d’extension touristique (ZET) à Tala Guilef, Yakourène, Azrou N’Thor (commune d’Iferhounène) et Tizi Oujaboub (commune de Bounouh). Une opération d’aménagement de ces ZET est inscrite. La ZET de Tala Guilef, située dans la commune de Boghni, s’étend sur 20 ha du domaine privé de l’Etat, celle de Yakourène sur 220 ha, alors que celles d’Azrou N’thor et de Tizi Oujaboub s’étendent respectivement sur 60 et 10 ha. Les dossiers de création de ces zones sont déjà finalisés et transmis aux services du ministère du Tourisme pour création par voie de décret.
Dans le but de diversifier l’offre touristique, deux autres opérations portant étude pour la création de terrains de camping (4 balnéaires, 1 de montagne et 1 de barrage) ont été engagées ainsi qu’une autre opération d’étude pour la réalisation de deux aires de loisirs au niveau du plan d’eau du barrage de Taksebt. Redorer l’image d’une wilaya écornée par la flambée des actions terroristes est l’autre bataille à mener par les pouvoirs publics.
* Photo : Lac au piémont du Djurdjura
Ahcène Tahraoui
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Posté Le : 04/08/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Ahcène Tahraoui
Source : El Watan.com du jeudi 4 août 2011