TLEMCEN - SALON NATIONAL DE LA POTERIE (Stand de Tizi Ouzou)

Les métiers de la femme à l’honneur Publié le 2014-06-09 Raffiner l’argile, le travailler et le modeler pour le transformer en valeureux et magnifiques objets d’art. C’est une série de gestes faits par la finesse des mains magiques de femmes, qui ont hérité cet art de génération en génération et l’ont préservé et valorisé. Au salon national de la poterie traditionnelle, qui s’est ouvert ce dimanche au plateau de Lalla Setti, c’est la poterie dans tous ses états et sous toutes ses formes, qui est exposée au grand public .Dix-huit wilayas sont représentées par une quarantaine d’artisans à cette manifestation culturelle et traditionnelle, organisée par la chambre des Métiers et de l’Artisanat de la wilaya de Tlemcen, qui s’est fixé, comme objectifs essentiels, à travers ce salon, la vulgarisation de la poterie, sa valorisation et la confrontation des différentes techniques nationales en la matière, afin de développer ce produit et le rendre compétitif sur les marchés national et international. Ils sont donc venus de Tizi-Ouzou, de Bejaia, d’Adrar, de Tamanrasset, d’Ouargla, de Tipaza et d’autres wilayas et ont étalé, sous les tentes érigées en la circonstance en stands d’exposition et ateliers, ce patrimoine artisanal ancestral. On y découvre une gamme variée d’objets allant des ustensiles domestiques jusqu’aux pièces d’art mais ils restent spécifiques à chaque région tant par les formes que par les dessins et les teintes. Cela prouve la diversité culturelle et la richesse de notre patrimoine et les femmes artisanes, âgées pour la plupart et venant des différentes régions du pays, domestiquent la marne avec un même langage identitaire. Celui de la préservation de ce valeureux patrimoine collectif et commun. On chantonne un air ancien en tamazigh, en targui ou en arabe mais on fait exprimer à l’argile la spécificité socioculturelle de sa région. «Autrefois, chaque mère et chaque jeune fille travaillaient l’argile pour subvenir aux besoins de la famille en matière d’ustensiles de cuisine. Tout se faisait à base d’argile ou de bois et on le faisait par amour. Aujourd’hui, les choses ont changé et on travaille l’argile pour subvenir aux besoins de la famille mais, aussi, pour préserver cet art par sa transmission aux jeunes générations», affirment ces dames artisanes, gagnées par l’amour de cet art et qui ne sont pas prêtes de l’abandonner, comme c’est le cas des artisans de Beider, où la poterie fait partie de leurs lots quotidiens et où un village artisanal est né grâce à leur persévérance et à la qualité de leurs produits, dont la réputation a dépassé nos frontières. Notons enfin que la CAM de Tlemcen a fait de nombreux efforts pour labéliser le produit de Beider et l’enregistrer afin de le préserver de toute imitation frauduleuse. B. Soufi