TIZI OUZOU - Ils veulent des aires de jeu et des espaces verts dans leur cité: Des citoyens s’opposent à un projet de 47 logements à Tigzirt

Il est à se demander à quoi servent les discours et les recommandations des plus hauts responsables du pays, tel le Premier ministre qui, il y a quelques semaines encore, évoquait le sujet intarissable du cadre de vie et des commodités dans les cités à travers les villes et villages du pays.

Combien sont les promoteurs immobiliers, publics ou privés, qui justifient «l’urgence» d’ériger des immeubles sans trop se soucier de quoi que ce soit, en se cachant derrière l’argument de la crise du logement qu’il faut juguler autant que faire se peut.

Les autorités à tous les niveaux, mises sous la pression des programmes qu’il leur faut absolument réaliser, laissent alors faire sans trop se montrer regardantes sur les choix des lieux d’implantation de ces nouvelles bâtisses qui, comme c’est le cas dans la ville balnéaire de Tigzirt, une quarantaine de kilomètres au nord de Tizi-Ouzou, sont érigées dans les rares espaces encore vierges où l’on escomptait voir «pousser» quelque espace vert ou aire de jeu pour les enfants des cités.

A Tigzirt donc, à la cité des frères Zeghdoud précisément, les citoyens se sont élevés contre un projet piloté par l’OPGI de Tizi-Ouzou pour la construction de 47 logements. Jeudi dernier, ils se sont mis en travers du chemin de l’entrepreneur qui entendait entamer les travaux.

«Nous, qui souhaitions demander l’aménagement de cette parcelle de terrain en jardin et aire de jeu pour nos enfants, réalisons que si nous ne faisons rien pour eux, ils n’auront pour environnement que les cages d’escalier et les portails des immeubles. Nous avons cru que l’ère des cités-dortoirs était définitivement révolue, se justifient les citoyens avant d’assurer qu’ils sont résolument décidés à s’opposer fermement et avec tous les moyens légaux» à l’implantation de ce projet.

Ainsi, après les habitants d’une cité du grand quartier de M’douha à Tizi Ouzou-Ville et un collectif de comités de quartiers de Draâ-Ben-Khedda qui ont manifesté leur colère pour les mêmes raisons, la semaine dernière, en organisant un sit-in devant le siège de la Wilaya, c’est maintenant de Tigzirt que s’élèvent des voix contre la perpétuation du modèle tant décrié des cités-dortoirs qui ne finissent pas de proliférer malgré les discours, les recommandations et autres directives.


M. Azedine