Tizi-Ouzou - Tizi Ouzou

Théâtre Jugurtha, le roi numide, sur les planches du Théâtre régional Kateb-Yacine



Publié le 04.05.2024 dans le Quotidien le soir d’Algérie
S. A. M.

Faire revivre l'épopée du chef de guerre et roi numide Jugurtha sur les planches, c'est le défi que s'est lancé la troupe de l'association culturelle Tighri umezgun (Appel du théâtre) de Tizi-Ouzou.
«Jugurtha, le titre de cette production théâtrale de 2024, qui a été présenté sur la scène du théâtre Kateb-Yacine, dans l'après-midi de lundi dernier, est la version revue et corrigée du même spectacle présenté au public lors de la générale organisée au mois de janvier dernier, sur les tréteaux du même établissement théâtral. Écrit par Mohamed Ameziane Bourbia et mis en scène par Lyes Mokreb sur une scénographie de Zaboubi Abderahmene, ce spectacle raconte le destin tragique du souverain amazigh dont l’intransigeance à tenir tête à Rome et à faire barrage aux desseins expansionnistes de cette puissance impérialiste lui coûta la vie, dans son lieu de captivité, à Rome.

La pièce tente de restituer, en un peu plus d'une heure, plusieurs décades de l'histoire de ce qui fut l'actuelle Algérie, avec comme toile de fond la vie trépidante du chef de guerre et roi Jugurtha, en mettant en lumière son esprit de résistance et sa farouche détermination à unifier son royaume qu'il veut soustraire à la tutelle de l'étranger. Une ambition qui l'oblige à traverser une série d'épreuves sur fond d'intrigues de palais et de complots visant à contrecarrer son action.
Petit-fils du roi numide Massinissa, Jugurtha, qui avait établi sa capitale à Cirta, actuelle Constantine, voulait restaurer l'unité du royaume de son grand-père, après avoir tué ses cousins, se rebella contre Rome, en livrant une guerre durant près de sept années (111-105). Il fut trahi par son beau-père, Bocchus, roi des Maures, qui le livra aux Romains en échange de la promesse de lui donner une partie des territoires ouest de la Numidie, laquelle a été incorporée dans le Royaume de Maurétanie.

Techniquement, on est loin de la première mouture de cette pièce qui inclinait beaucoup plus à une performance déclamatoire des dialogues sur le mode du théâtre radiophonique. L'aménagement judicieux de l'espace théâtral grâce à une meilleure répartition des comédiens sur les planches, l'incorporation d'éléments décoratifs sommaires mais appropriés et l'usage de quelques artifices techniques (bruitage, costumes, éclairage, intermèdes musicaux et chantés) ont permis à la pièce de gagner en esthétique, donnant plus de fluidité à la narration du récit dont on pouvait suivre avec plus de facilité les péripéties.

Le dispositif technique ainsi adopté (mise en scène et scénographie) a permis de mettre un peu plus de vivacité et de rythme dans les mouvements des comédiens qui manquent, visiblement, d'exercice et de pratique, pour arriver à une maîtrise parfaite des techniques du jeu théâtral : la déclamation oratoire, en passant par la gestuelle, le placement et les déplacements scéniques.

Un ensemble d'artifices de mise en scène qui leur permettraient d'amplifier leurs mots pour en faire le vecteur des émotions qui traversent les personnages.

S. A. M.



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