Tizi-Ouzou - Associations de la société civile

Prise en charge des malades mentaux à Tizi Ouzou: Le mouvement associatif s’implique



Prise en charge des malades mentaux à Tizi Ouzou:  Le mouvement associatif s’implique




Deux centres d’aide par le travail destinés aux inadaptés mentaux ont été initiés par des associations, ces derniers mois, dans la wilaya de Tizi Ouzou.

Les troubles psychiques sont reconnus aujourd’hui en Algérie comme un sérieux problème de santé publique. Le nombre de malades augmente alors que les hôpitaux spécialisés sont saturés et peinent à proposer aux patients soignés des activités thérapeutiques qui préparent à la réinsertion sociale.

Pour contribuer à soulager la détresse des malades et de leurs familles, le mouvement associatif s’organise comme c’est le cas dans la wilaya de Tizi Ouzou où deux centres d’aide par le travail destinés aux inadaptés mentaux ont vu le jour.

Après celui d’Aït Oumalou (Larbaâ Nath Irathen) inauguré le 10 mai dernier, une autre structure réalisée par l’Association Yasmine des parents et amis des malades mentaux (Apamm) grâce aux fonds amassés ouvrira ses portes demain au village Arous (daïra de Tizi Rached).

Ce centre, qui porte le nom de Mahfoud Boucebci, psychiatre et universitaire assassiné le 15 juin 1993, est un projet «aux fondements humanitaires qui sont portés par les statuts de notre association et initiatrice de l’idée d’une œuvre d’utilité publique pour la concrétisation d’un de ses objectifs en l’occurrence la resocialisation des malades mentaux», nous ont confié le Dr Rabah Amireche (psychiatre) et Malek Amirouche (président de l’association Apamm).

Entreprise pionnière, cet établissement a été réfléchi sous forme d’une ferme thérapeutique et éducative dès 2009.

«Ces malades et handicapés mentaux sont de par leurs affections des êtres nécessitant un accompagnement voire des substituts à même de les soutenir et de les orienter. Un soutien que ni la famille ni l’Etat ne pourront accomplir que dans la fédération des efforts autour de l’activité associative», affirment nos interlocuteurs.

Pourquoi un centre d’aide par le travail ?

Deux raisons à cela sont avancées par les responsables de cette structure: «Il s’agit d’une activité comme une autre avec un caractère occupationnel primordial, un potentiel d’apprentissage et une possibilité de retombées économiques et sociales. L’opportunité de la mise à notre disposition d’une école à Arous et d’un terrain agricole ne peut mieux convenir qu’à un tel projet. Ceci étant, l’activité ergothérapique à l’adresse des malades dont le statut socioprofessionnel est le plus perturbé peut se concevoir dans des cadres variés d’activité comme des ateliers protégés. C’est donc la disponibilité d’infrastructures qui peut rendre opérationnel un projet.»

Quant au choix des malades schizophrènes et retardés mentaux, ils l’expliquent : «Il est indispensable de nous restreindre à une population de malades cohérente, le choix est peut être arbitraire mais justifié car il s’agit de maladie grave, la plus grave qui désocialise le plus.»

S’agissant du montage financier, il est précisé que des tâches sont d’ores et déjà retenues.

«En premier, la finalisation des aménagements par l’investissement des subventions de l’association et les dons, dont certains nous ont déjà permis l’acquisition d’équipements. Nous sollicitons toujours les âmes charitables pour parfaire le travail et bien équiper nos ateliers. Une demande de financement sera adressée à tous les opérateurs et toutes les institutions concernés de près par ce projet.»


Photo: Les structures publiques de prise en charge des malades mentaux sont saturées

Ahcène Tahraoui



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