“Les roses ont peur du jour” Un recueil de poèmes de Bouaziz Djamel

On ne savait pas dans ce bas monde que les fleurs ont cette phobie très originale qu’est la phobie du jour. On venait de l’apprendre à nos dépends à travers ce recueil tout aussi original d’une quarantaine de poèmes rédigés intitulé les Roses ont peur du jour. Bouaziz Djamel nous le décrit à travers des vers employés au sens péjoratif. Il est donc clair que les roses respirent pendant la journée. Elles égayent notre environnement. Mais une fois qu’elles tombent, elles se ramassent à la pelle. Comme cette jeunesse pleine de fraîcheur et d’espoir est confrontée malheureusement à cette réalité amère qu’offre notre société et que l’auteur de ses proses tente de démystifier et qu’on pouvait le décrypter à travers ces poèmes dont le Géranium et l’opium, l’Oasis de beauté, Terre de mes mensonges, Oraison d’un printemps ou encore l’Ingratitude. Du haut de la falaise de Béni-Saf ou cité minière pour les nostalgiques, Bouaziz Djamel anime la page détente de la revue culturelle Amgoud ou Bourgeon qui paraît à Tizi Ouzou chaque trimestre. “Je ne suis nullement un moralisateur prétentieux, encore moins un franc-maçon, mais plutôt je me forge à la façon de cet inépuisable maçon, bâtisseur de pyramides, de Taj Mahal et de tours de liberté et, quand vient le soir, il regagne la chaleur de sa chaumière. Je me sens tout proche de cet humble laboureur qui dessine savamment ses sillons tout en implorant les cieux à faire montre de clémence”, fait connaître le poète à ses lecteurs à travers ces quelques lignes rédigées en introduction, et ce loin de toute forme phraséologique à attraits prosaïques, à l’abri de ces sentences prolixes, oisives et oiseuses alors qu’aux lieu et place de fortifier la justice, ce vil bas monde s’entête allègrement à justifier la force. Enfin, l’auteur finit par dédier cet humble recueil à toutes et à tous qui aiment sans mesure et qui n’attendent rien en retour, aux hommes, les vrais, les justes et non les phallocrates.