Les artisans-bijoutiers d'Ath Yenni, à Tizi-Ouzou, ont, à nouveau, posé, avant-hier jeudi, le problème d'indisponibilité de la matière première, notamment le corail et l'argent, demandant, à l'occasion, un soutien de l'Etat pour la pérennité de l'activité. C'était lors de la cérémonie de lancement de la 18e édition qui se prolongera jusqu'au 27 du mois en cours, organisée, comme à l'habitude, au CEM Larbi Mezani, d'Ath Yenni, en présence des autorités de la wilaya, à leur tête le secrétaire général, des autorités locales, de nombreux artisans et habitants.Cette 18e édition qui intervient dans des conditions difficiles en raison de la rareté de la matière, a indiqué Samy Cherrat du comité d'organisation de cette fête, est placée sous le thème «les artisans d'Ath Yenni au service de la révolution» et en hommage à un des glorieux enfants de la région, le chahid Larbi Maarouf, fabricant de galons pour l'Armée de libération nationale (ALN). « Le chahid Larbi Maarouf s'est mis à fabriquer des galons en argent au profit de l'ALN après le congrès de la Soummam (20 août 1956) qui instaura les grades », a-t-il témoigné. Avant que son activité clandestine, a-t-il poursuivi, ne soit découverte par l'armée coloniale. Appelant, au passage, à la mise en place d'un Fonds de soutien à la matière première et un Fonds de solidarité aux bijoutiers afin de pérenniser le travail de l'artisan bijoutier et de son art ancestral, l'intervenant a affirmé que la fête du bijou d'Ath Yenni est une manifestation qui contribue à la préservation de ce patrimoine tout en offrant un espace de rencontre entre artisans et autorités pour parler des contraintes et des moyens de promouvoir ce métier qui a su traverser les générations en se modernisant au fil des années tout en gardant son authenticité. Dans sa prise de parole, le secrétaire général de la wilaya, Miloud Felahi, a assuré les artisans que l'accompagnement et le soutien nécessaires de l'Etat sera garanti aux artisans bijoutiers afin de maintenir et de préserver ce métier. Qui fait partie, a-t-il indiqué, de la large palette de métiers de l'artisanat algérien d'autant plus que la réputation du bijou d'Ath Yenni, a-t-il dit, a dépassé nos frontières. 138 artisans dont 109 bijoutiers d'Ath Yenni, mais aussi des artisans d'une quinzaine de wilayas exerçant d'autres métiers tels que la vannerie, la tannerie, dinanderie, poterie, peinture sur soie, savon artisanal, taille du corail et autres, prennent part à cette manifestation, une occasion offerte aux artisans bijoutiers et autres pour exprimer leurs principales préoccupations aux pouvoirs publics. Et un carrefour d'échange d'expériences et une aubaine pour les exposants qui auront la possibilité de faire connaître leurs produits et de les écouler tant que des milliers de visiteurs s'y rendront, comme ce fut le cas durant les précédentes éditions. Lors de la précédente édition, la 17e, organisée sous le signe de la protection du patrimoine culturel et artisanal national de toute tentative d'accaparement par certains pays, les organisateurs ont insisté sur la nécessité de protéger le patrimoine artisanal national dont le bijou d'Ath Yenni, de la contrefaçon et de son accaparement par certains pays qui cherchent à se l'approprier.
Rabah Mokhtari
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Posté Le : 21/07/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rédaction LNR
Source : www.lnr-dz.com