le 11e festival de la poterie s’ouvre aujourd’hui Rendez-vous à Maâtkas

Publié le 17.07.2024 dans le Quotidien l’Expression
Les métiers de l’artisanat tiennent grâce à la résilience qui a caractérisé les anciennes générations.
Un art ancestral qui ne mourra jamais.
Le festival local de la poterie de Maâtkas revient, cette année, dans sa 11ème édition avec un programme très riche à partir de demain. Cette édition, qui s'annonce déjà captivante, se tient en hommage au défunt Mustapha Méziani qui a été parmi les membres fondateurs de cette manifestation où il avait également assuré le rôle de commissaire. Pour son apport à ce festival en particulier et à la culture en général, les organisateurs s'inscrivent donc cette 11ème édition en hommage à sa mémoire. Comme il est, à présent, de coutume, le Festival de la poterie de Maâtkas, commune située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, présentera cet art artisanal sous toutes ses facettes. Avec un programme très riche, les organisateurs comptent également mettre à profit cette manifestation pour faire une halte et pour s'interroger sur la situation de cet art artisanal à la croisière entre la culture et l'économie solidaire. En effet, les métiers de l'artisanat en sont là grâce à l'abnégation et à la résilience qui a caractérisé les anciennes générations. Ces dernières ont pu transmettre ce savoir-faire malgré les difficultés.
Le métier d'artisan s'inscrit dans le giron culturel de chaque société mais il ne peut, en contrepartie, se détacher du caractère économique. La question a toujours été que les artisans doivent vivre de leur art, ce qui n'est (toujours) pas évident, même de nos jours.
Artisanat et produits du terroir vont de pair, sous d'autres cieux, pour que les filières qui y activent puissent s'entraider de sorte à rentabiliser ces métiers. En effet, la poterie se trouve très liée à la décoration, d'où les énormes possibilités qui s'offrent à partir du partenariat entre les artisans potiers et les décorateurs d'intérieur et d'extérieur. Idem pour la vannerie qui ouvre des débouchés aux artisans qui peuvent collaborer avec les producteurs de fruits du terroir comme les figues, les cerises et les figues de Barbarie. C'est, en fait, à partir de ces partenariats, accompagnés techniquement et financièrement par les pouvoirs publics, que pourrait être enclenché le développement de l'artisanat et des produits du terroir. Créer, par la suite, des marchés et des circuits commerciaux aiderait à rentabiliser les métiers pour permettre aux artisans de vivre de leur savoir-faire. Enfin, notons que le programme qui se déroule à partir de l'ouverture de la manifestation demain sera réparti sur des activités artistiques, culturelles et des expositions d'artisans non pas seulement potiers mais de tous les métiers artisanaux. Des conférences et des démonstrations de conception d'objets de la poterie seront au menu, au niveau du Collège d'enseignement moyen (CEM). Il faut noter que cette édition apporte une nouveauté par la transformation des expositions en marchés pour permettre aux artisans de vendre leurs produits. Une autre nouvelle idée commence par ailleurs à germer, à savoir la volonté des artisans d'être rapprochés des endroits où le potentiel des clients est plus grand à l'instar des villes de Tigzirt et d'Azeffoun qui accueillent des millions de visiteurs durant cette saison estivale.
Kamel BOUDJADI