Larbâa Nath Irathen (Tizi Ouzou) - DEVANT LA LENTEUR DE L’INTERVENTION DES AUTORITÉS: L’école d’Ikhlidjen réhabilitée grâce au volontariat

Après plusieurs actions de volontariat organisées pour tenter d’effacer un tant soit peu les stigmates de l’incendie qui a ravagé leur village durant l’apocalyptique journée du 10 août dernier, les habitants du village d’Ikhlidjen se sont mobilisés, avant-hier, pour réhabiliter leur école primaire. L’école d’Ikhlidjen fréquentée par les 75 enfants des quatre hameaux qui forment ce village est comme une fourmilière en cette matinée du vendredi 10 septembre. À l’intérieur comme à l’extérieur, de nombreuses personnes, divisées en groupes, sont à pied d’œuvre pour la réhabiliter. Certains s’occupent de la peinture, d’autres du nettoyage et d’autres encore du débroussaillage.

L’école a, visiblement, été épargnée par les flammes, mais son état de délabrement est, sans nul doute, loin de permettre aux enfants du village de reprendre leur scolarité dans des conditions sereines et favorables, notamment après avoir subi un choc psychologique à la suite du drame qui a emporté plus d’une vingtaine d’habitants de ce village. Entourée d’arbres calcinés, cette école dont certains murs noircis par les cendres et dont les classes, la cantine, la cour et les sanitaires sont dans un état déplorable, nécessitait plus qu’une simple réhabilitation et, à coup sûr, beaucoup de bras. Ce qui ne manque pas en cette journée du vendredi.

“Des groupes de bénévoles sont arrivés à l’aube”, nous dira Mohand Belkalem, membre du comité de village.

Certains d’entre eux sont venus des wilayas de Boumerdès et de Bouira afin de participer à cette restauration. C’est le cas de Mohamed Charef qui a mobilisé la Fédération des artisans, des métiers et du tourisme de sa wilaya pour venir en aide aux enfants sinistrés d’Ikhlidjen.

“Nous sommes venus il y a déjà une quinzaine de jours pour proposer notre aide et nous enquérir des besoins du village. Une fois la réhabilitation de l’école décidée, nous sommes revenus avec 11 artisans, soit 9 peintres, un maçon et un jardinier pour prêter main forte aux personnes déjà sur place”, nous dit-il tout en précisant que certains volontaires sont venus de Ben Amrane, dans la wilaya de Boumerdès, et d’autres de Boudarbala, dans la wilaya de Bouira.

D’autres associations de la ville de Tizi Ouzou et aussi d’autres volontaires à titre personnel sont également venus mettre la main à la pâte.

“La rentrée scolaire aura lieu dans une dizaine de jours et l’état de l’école est lamentable, je me demande comment une école pareille peut encore accueillir des élèves. Cet état de fait m’a interpellée et là, en collaboration avec une association sportive de Tizi Ouzou, nous comptons prendre en charge une multitude de travaux dont même la décoration des murs”, nous dira Mme Samia Selahdji qui nous dit avoir découvert l’état de l’école lorsqu’elle a accompagné une mission psychologique de la Forem dans ce village.

L’école s’apparente, à vrai dire, à un vaste chantier où tout manque. Le gros des travaux est effectué par des bénévoles qui mettent la main à la poche pour acheter des bidons de peinture.

“L’école a bénéficié d’une opération de réhabilitation lancée par l’APC de Larbâa Nath Irathen mais sa consistance ne permet point de prendre en charge tous les travaux. De surcroît, les travaux entamés par l’entreprise choisie traînent en longueur alors que nous sommes à une semaine de la rentrée scolaire et ce, sans faire réagir l’autorité censée veiller sur le déroulement des travaux”, dénonce Mohand Belkalem, déplorant que l’entreprise a laissé sur place tout son matériel, entravant ainsi les opérations de nettoyage.

Une situation qui met en évidence un certain laisser-aller dans la prise en charge de cette région sinistrée.


Samir LESLOUS