Tizi-Ouzou - Costumes traditionnels

La robe kabyle : Une histoire, un patrimoine



La robe kabyle : Une histoire, un patrimoine
La robe kabyle n’a pas toujours eu sa forme d’aujourd’hui. Elle a connu au fil du temps et de la civilisation, des modifications importantes. Bien qu’il existe à présent des dizaines de modèles de robes kabyles modernes, la robe traditionnelle reste un patrimoine précieux de la culture et de l’histoire de la Kabylie.


La robe kabyle traditionnelle d’une région, bien qu’elle puisse se distinguer des robes des autres régions de Kabylie, garde les similitudes qu’elle partage avec ces dernières car autrefois il existait un modèle standard et plus simple dans les différentes régions.

Auparavant, la robe kabyle était une robe très similaire à la robe chaouie, au hayek et à la tenue des berbères du Maroc. Bien large et faite à base de laine blanche fine tissée, ses manches n’étaient pas taillées avec patron, mais la robe était assez large pour couvrir les bras. Elle était accompagnée d’une ceinture de laine multicolore tressée et enroulée plusieurs fois autour de la taille. Elle était aussi accompagnée d’un « axellal » (prononcé « akhellal ») qui était une sorte de burnous que l’on mettait sur les épaules, et qu’on tenait avec des fibules kabyles par le devant.

Plus tard, la robe kabyle a pris un aspect plus esthétique. Les détails que garde encore la robe moderne de l’ancienne est la ceinture, bien similaire mais plus courte et qui ne fait qu’un tour de taille. La robe que nous appelons de nos jours « traditionnelle », et qui a été créée il y a quelques décennies déjà, est faite à base de soie, taillée avec corsage et manches. Elle est décorée au niveau de ces deux parties là ainsi qu’en bas de dentelles kabyles : zigzags et bouclettes. Les décorations sont inspirées des motifs berbères et sont multicolores. Les couleurs des robes sont inspirées de la nature de la Kabylie.

Elle est accompagnée d’une « fota », sorte de jupon externe attaché au niveau de la taille, généralement fait de rayures rouges/oranges et noires. La fota est également décorée de quelques dentelles en bas.

Au fil du temps, chaque région de Kabylie a créé sa propre robe. On la trouve très chargée de zigzags, dentelles et bouclette avec un empiècement large et rond dans la région des Ouadhias, bien similaire mais avec des dentelles larges et blanches aux Aït Yanni. On opte pour les bouclettes dorées et argentées à Azazga et Bouzguène, etc.

Les stylistes d’aujourd’hui créent encore des modèles plus sophistiqués, et parfois plus simples de robes kabyles. S’inspirant des robes modernes d’autres cultures, ils créent des robes qui satisfont les jeunes filles et femmes de nos jours.

Malgré la modernisation de la robe kabyle, et l’écho dont elle bénéficie à présent à l’échelle internationale (Asie, Espagne, France, etc.), la robe traditionnelle colorée reste un modèle incontournable, et les kabyles ainsi que les algériennes en général ne s’en passent pas lors de leurs mariages. La robe kabyle, traditionnelle ou moderne, reste surtout un patrimoine à part entière et un fragment de la culture et la civilisation berbère en général.




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