L’exemple d’Ihemziene le village des Zanides

Entre 1236 et 1287, l’Agellid Dada Yaghmorasen fonde le royaume Abdelwadide (Zianide),capitale Tlemcen avec l’aide des Arabes hilaliens. Ibn Khaldoun nous apprend qu'au début du XIVème siècle (1313), les Abdelwadites de Tlemcen entreprirent le siège de Bejaïa avec l'aide de contingent’s formés d'Arabes Hilaliens. Pendant le siège de Bejaïa et pour mieux guetter les villes, les Abdelwadites occupèrent Dellys et Azeffoun où ils construisirent d'autres forteresses (selon Ibn Khaldoun). Ce fut à cette Époque, que les plaines de la Mitidja (Alger), et du Hamza (Bouira), les vallées de l’Isser, du Sebaou et de la Soummam furent envahies et occupées par des éléments arabes laissés derrière elles par les troupes Abdelwadites (Zianide) destinées à Soutenir l'influence des gouverneurs Zianides de Tlemcen".



Ihamziene ce village des Zianides commune d'Illoula Oumalou, daïra de Bouzeguene, Wilaya de Tizi-ouzou, perché ''sur une altitude de 1230m'' qui a comme repères les pics de Tizibert à l’Est, Azrou n’thour au sud ,et koukou à l’Ouest.

Les habitants du village Ihemziene dans la commune d’Illoula (70 km de Tizi Ouzou) évoquent avec beaucoup de fierté leurs origines Zianides. Citant les travaux d’une thèse de doctorat soutenue par un historien de la région, ils affirment que la toponymie de leur village provient du glissement sémantique d’Ahmed Ziane, nom d’un chef guerrier de la dynastie des zianides dont la troupe aurait installé ses quartiers dans ces lieux, après le siège de Tlemcen par les Mérinides entre 1351 et 1370 dans une citadelle dont il subsisterait encore des vestiges des remparts. L’existence du nom de famille Igoumrassen (Yaghmoracen) dans un village voisin conforte les thèses de ces descendants des Zianides dont la mémoire collective s’abreuve encore de légendes et de faits historiques produits par le passage de cette civilisation dans la région. Hostile à la soumission, Ihamziène, par sa position géostratégique et le génie de sa population, avait toujours repoussé les différentes invasions. A travers toute la période des Zianides auxquels ce village était étroitement lié, ce dernier avait joué un rôle indéfectible en servant de forteresse avancée, non loin des limites de la célèbre dynastie des Hafsides. Profitant de cet état de sécurité, cheikh Ahmed Ben Idriss, l’éminent savant et mufti qui avait «déserté» Béjaïa hafside, décida de fonder sa zaouïa au pied du site précité, à la fin du XIVè siècle». Durant la guerre de libération, le village d’Ihamziène s’est illustré par la bravoure de ses moudjahidine, en participant activement à la libération du pays du joug colonial. La bataille du 3 juin 1957 en est un exemple. Nos interlocuteurs soutiennent que cette civilisation a déteint positivement sur les comportements et les relations individuelles des habitants. Ainsi, on affirme avec force que la justice algérienne n’a jamais eu à enrôler une quelconque affaire liée à un litige ou un délit entre citoyens du village dont l’assemblée prévient et règle à l’amiable toute velléité de discorde. De même qu’il n’a jamais été enregistré, rassure-t-on, d’actes sérieux de banditisme ou de crime si ce n’est de menus larcins ou maraudages commis par de rares enfants ou adolescents en période de cueillette de fruits. Ce qui n’est pas sans renforcer et raffermir les liens communautaires d’un village particulièrement porté sur l’hygiène et la santé. Ce n’est pas un hasard, nous dit-on, si la localité a réalisé son premier réseau d’assainissement et de collecte des eaux pluviales en 1963.

(Le soir d’Agérie le 02 aout 2003)