Lors d'un colloque sur la greffe d'organes organisé le week end dernier à Tizi Ouzou, les spécialistes ont déclaré qu'il est nécessaire de développer le prélèvement d'organes sur cadavre.Le nombre de transplantations rénales reste toujours insuffisant en Algérie, ont indiqué les intervenants au colloque sur la greffe d'organes qu'a abrité, mercredi et jeudi derniers, la faculté des sciences humaines et sociales de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou. «Il y a eu seulement 930 transplantations rénales depuis 1986. C'est très peu dans un pays où on enregistre environ 3500 nouveaux cas d'insuffisants rénaux chaque année», a précisé le professeur Malika Benhalima du service immunologie du CHU Mustapha d'Alger, qui a souligné également l'inexistence d'une véritable politique de greffe d'organes en Algérie. Elle a préconisé, dans ce sens, la mise en place d'un plan d'action pour remettre sur orbite l'agence de la greffe.
Selon le même professeur, parmi les 12 centres de greffe existant à l'échelle nationale, certains ne sont même pas opérationnels depuis leur création. Ils sont dépourvus d'équipements et d'infrastructures nécessaires. «Dans notre pays, le problème de donneurs d'organes ne se pose pas, car il y a une solidarité et il n'y a plus de tabou. Mais, il faut une compatibilité entre le donneur et le receveur de l'organe», a fait remarquer le Pr Benhalima qui note, par ailleurs, que la transplantation représente 2% du traitement de l'insuffisance rénale. De son côté, Pr Debzi estime que le donneur vivant ne peut pas régler le problème. «Il faut développer le prélèvement sur cadavre», a-t-il souhaité.
Le Pr Hammoudi de la faculté de médecine d'Alger a, pour sa part, souligné dans son intervention que la greffe cadavérique ne peut pas se faire sans laboratoire anatomique. «Comment faire la greffe alors qu'en Algérie, il n'y a pas de dissection anatomique depuis 1976 ' La religion n'a jamais interdit l'anatomie humaine», a-t-il souligné.
Enfin, Dr Mahmoud Boudarène, psychiatre, a donné une communication intitulée : «La transplantation d'organes : un indicateur du niveau culturel et du développement d'une société». Il a, en outre, expliqué que la greffe d'organes rencontre d'énormes difficultés en Algérie en raison, selon lui, «d'un manque de volonté politique, un système de santé à bout du souffle». Notons que jeudi dernier, les travaux de ce colloque se sont poursuivis à l'auditorium du campus universitaire de Tamda, avec, entre autres, la communication de Saïd Chibane, ancien professeur en ophtalmologie et ancien ministre. Le colloque a été également appuyé par des témoignages d'un hémodialysé et d'un greffé.
Posté Le : 04/11/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Hafid Azzouzi
Source : www.elwatan.com