Idir , un Talent Involontaire

(Né en 1945). Brillant interprète compositeur.
Né à Aït Lahcène, près de Beni Yenni (Tizi-ouzou), Idir est l’auteur d’un des tubes maghrébins et africains à avoir affirmé une réelle dimension internationale. Il aurait pu passer sa vie à ausculter les cailloux du Sahara comme le suggèrent ses diplômes de géologue de l’Université d’Alger. Il a suffi d’un hasard radiophonique pour que son destin bascule dans l’univers musical. Remplaçant au pied levé, Nouara, une chanteuse souffrante dans une émission de la RTA, le jeune Abdelhamid Cheriet, sous le pseudonyme d’Idir, fait un tabac les semaines suivantes : même sa mère enchantée par la voie magique de ce nouveau chanteur ne devine pas qu’elle est celle de son rejeton. Et du futur chef de file de la nouvelle chanson kabyle. Puis, c’est Avava Inouva, un succès mondial. Il signe un gros contrat d’exclusivité avec une boite française, juste à la fin de son service militaire. Sept années de production et de spectacles à donner en France et en Europe. Discret, sobre, fragile, il disparait pendant quinze ans du tapage médiatique après ses deux albums qui trônent dans toutes les bonnes discothèques. On croyait le chanteur fini, surtout après ses déboires avec les « truands » producteurs qui sévissent à Barbès ou ailleurs. C’est tout simplement le musicien qui prenait du recul pour peaufiner des compositions élaborées. Plongé dans ses recherches, ce méditerranéen de l’universel sursaute parfois sous le bruit assourdissant que provoquait son silence. Un silence relatif quand on mesure les quantités de concerts donnés dans la plus stricte « intimité » en faveur d’œuvres associatives ou humanitaires réunissant de cinq cent à deux milles fans privilégiés. Hanté par le futur, Idir reste malgré tout l’homme de l’éternel retour aux origines…
Même si de 1979 à 1996, il n’a plus réapparu sur la scène algérienne, se contentant de faire en France des musiques de films et des chansons pour enfants tout en aidant les chanteurs à réaliser leurs disques.