Fête de la figue de Lemsella : Bientôt un événement national

La 5e édition de la Fête de la figue de Lemsella, qui s'est déroulée les 8 et 9 septembre à Lemsella, dans la commune d'Illoula Ou Malou, se voulait un appel à la renaissance de la culture ancestrale et à la revalorisation des produits du terroir.

En effet, seule la mise en place d’un processus global de développement intégré, impliquant l’élément humain dans son environnement naturel et culturel, peut répondre aux aspirations de modernité par l’assise d’une démarche innovante capable de promouvoir l’espace naturel de la région et prendre en charge l’héritage ancestral de la communauté.

Dans cette perspective, l’association Tighilt, qui estime avoir franchi avec succès beaucoup d’étapes dans la gestion de l’événement, pense légitimement qu’il est temps de hisser l’événement au rang de fête nationale.

C’est ce qui ressort des déclarations de son président qui égrène les acquis de la fête, depuis son lancement il y a 5 ans, aux plans culturel et économique, cela en attendant le lancement du PPDRI qui peine à se concrétiser d’après notre interlocuteur qui pense déjà à la 6e édition.

L’inauguration de cette 5e édition de la fête de la figue dédiée à deux membres actifs de l’association, les défunts Hamel Saïd et Mezghiche Khaled tragiquement disparus cette année, a donné lieu à des professions de foi de la part des intervenants (APW, APC, daïra, services agricoles, direction de la culture, chambre de l’artisanat et métiers…).

Ces derniers promettent de doper l’initiative par des aides.

Les services agricoles, pour leur part, entendent faire profiter les agriculteurs des dispositifs de soutien à l’arboriculture de montagne pour la réhabilitation des figueraies avec l’acquisition de plants et engrais.

Pragmatique, le président de l’association Tighilt, qui remercie à l’occasion ses sponsors, retiendra l’aide précieuse de l’APW et de l’APC, mais attend toutefois beaucoup plus des autres partenaires de l’événement.

C’est à ce titre que le représentant de l’APW, qui dit œuvrer pour la pérennité de l’événement, souhaite que la figue contribue au développement du tourisme solidaire pour faire revivre les traditions à travers la restauration des anciens bâtis ruraux et l’exploitation des maisons des émigrés.

Une opportunité qui permettra, selon M. Aoudj, chargé de l'aménagement du territoire à l'APW, et qui était accompagné en l'occasion par le député Boudarène, de mettre en valeur les énormes potentialités de la région qui sortira de l’anonymat et, avec elle, ce village touristique inséré dans un écrin de verdure, aux ruelles pavées d’ardoise et aux maisons arborant un côté pittoresque.

Vingt-cinq exposants de produits agricoles et artisanaux ont répondu à l’invitation de l’association qui enregistre la visite de ses fidèles partenaires de Beni Maouche, dans la wilaya de Béjaïa, qui active dans le même créneau ainsi que celle toute nouvelle du village de M’liha (Chelatta) qui a organisé récemment un festival de la figue de Barbarie.

Côté animation, les villageois en fête ont été gâtés par les spectacles pour enfants, les exhibitions sportives, la danse et la chanson avec son chanteur fétiche Zayan.

Au chapitre des conférences, celle présentée par l’écrivain et historien Younès Adli sur le thème de «La Kabylie entre hier et aujourd’hui» a drainé une foule nombreuse dont beaucoup de femmes rurales qui découvrent avec surprise le degré de civilisation de la société kabyle.

S. Hammoum