Publié le 24.07.2024 dans le Quotidien l’Expression
Un artiste exceptionnel sera honoré à partir d'aujourd'hui dans la commune de Mkira (daïra de Tizi Ghennif) dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Il s'agit de Medjahed Hamid, digne héritier du maître Chérif Kheddam. Medjahed Hamid sera honoré à l'occasion de la tenue du festival de la poésie amazighe «Akal Amelal». Le coup d'envoi du festival sera donné, aujourd'hui, 24 juillet, au lycée «1er Novembre 1954» de Mkira et s'étalera jusqu'au 27 juillet. Organisé par l'association culturelle Imghi en collaboration avec la direction de la Culture et des Arts de la wilaya de Tizi Ouzou, l'APW de Tizi Ouzou et l'APC de Mkira, le festival sera l'occasion pour la tenue de plusieurs activités culturelles. Ainsi, il est prévu la tenue d'une exposition de livres, des récitals poétiques, des ateliers de théâtre pour enfants, un gala artistique, etc. Par ailleurs, le festival sera ponctué par deux conférences-débats.
La première sera animée par les universitaires Saïd Chemakh et Amar Laoufi alors que la seconde sera donnée par Kamel Boudjemaï qui parlera de Medjahed Hamid, l'artiste et son oeuvre. La dernière journée du festival sera une occasion pour la tenue d'une table ronde et de témoignages de compagnons, de collègues et d'amis de l'artiste Medjahed Hamid qui, chacun de son côté, apportera son éclairage et partagera ses souvenirs avec ce dernier. Figure de proue de la radio algérienne (chaîne II-amazighe), Medjahed Hamid est également chanteur, poète et musicien au talent exceptionnel. Le parcours de Medjahed Hamid dans la chanson kabyle est vraiment atypique. Car ce dernier, ayant grandi à Alger, n'a appris le kabyle qu'une fois adulte. Originaire du village Alma (Ichelladen) en Kabylie, Medjahed Hamid a grandi dans la casbah d'Alger, véritable terreau et pépinière des artistes. Il était encore enfant quand son amour pour la musique s'était manifesté.
Mais il faut attendre l'adolescence pour qu'il commence à triturer les instruments de musique. Un déclic se produisit pour lui et déterminera la direction qu'il aura à prendre: sa découverte des chansons de Chérif Kheddam. Medjahed Hamid en fut littéralement emballé. Il décida que son style musical sera le même que Chérif Kheddam qu'il vénérera pour toujours.
Medjahed Hamid, encore inconnu, passe dans une première émission radiophonique animée par Mhenni et Acherouf Idir. Nous sommes à la fin des années 60 et les portes de l'art venaient de s'ouvrir devant le très jeune Medjahed Hamid, qui pour réaliser son rêve de devenir «le petit Chérif Kheddam» se mit alors à apprendre le kabyle. La carrière de Medjahed Hamid connaît alors une courbe ascendante. Bien que ses chansons eurent beaucoup de succès auprès du public, Medjahed Hamid a toujours évolué discrètement allant jusqu'à ne pas enregistrer d'albums comme le fait la majorité des chanteurs.
C'est à la radio que les mélomanes découvrent ses merveilles artistiques comme les mythiques chansons: D kem, Ay ul iheznen dima, A lmut yetsghurun, Tagujilt, etc. Il a aussi composé des merveilles artistiques pour la diva Nouara.
Par ailleurs, Medjahed Hamid a énormément marqué plusieurs générations d'auditeurs de la Radio nationale. Ceci, grâce à l'une des plus célèbres émissions de la chaine Deux: Ighenayen n uzeka (les chanteurs de demain) qu'avait animée avant lui le maître Chérif Kheddam.
Des centaines de chanteurs en herbe y avaient fait des passages parmi lesquels certains sont devenus plus tard des stars de la chanson kabyle. Medjahed Hamid trouvait toujours les mots et les expressions justes pour encourager les postulants qui avaient le talent et le savoir-faire nécessaire pour aller loin dans la chanson. À partir d'aujourd'hui, Medjahdd Hamid sera à l'honneur à Mkira.
Aomar MOHELLEBI
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 26/07/2024
Posté par : rachids