ENVIRONNEMENT À TIZI-OUZOU: L’oued Sébaou se meurt

L’oued Sébaou, qui traverse la vallée du même nom, en Kabylie, et qui reçoit les eaux déferlant du versant nord du Djurdjura et de l’Akfadou pour se déverser dans la Méditerranée après avoir serpenté le relief, fait peine à voir.

Cette rivière qui faisait autrefois la fierté de la Kabylie avec ses eaux limpides provenant des multiples sources qui sourdent de ses berges, est devenue une honte pour la région.

Ainsi en a décidé l’homme qui en a fait présentement le réceptacle des eaux usées de centaines de villages, de gravats et autres détritus qui l’ont transformé en une gigantesque mare, empestant d’odeurs nauséabondes qui menace l’écosystème.

Immense décharge sauvage, l’oued Sébaou est transformé en dépotoir accueillant des milliers de mètres cubes de terre provenant des travaux de terrassement, rétrécissant ainsi son lit et favorisant de ce fait les éboulements qui déstabilisent les terrains limitrophes, terres agricoles par excellence qui se voient amputées chaque année de centaines d’hectares.

Fait grave, toutes ces atteintes à l’environnement de la région ne semblent émouvoir personne.

Et ce ne sont pourtant pas les associations de protection de l’environnement qui manquent dans la région. Mais elles se contentent de quelques timides dénonciations pour se donner bonne conscience.

Seules quelques voix osent encore crier leur désapprobation devant ce crime commis au préjudice de la nature.

Plusieurs espèces animales et végétales vivant dans ou à proximité de la défunte rivière ont disparu.

Les citoyens qui se sont rapprochés de notre quotidien pour crier leur désarroi devant les atteintes à ce qui reste de ce milieu aquatique espèrent un sursaut d’orgueil des autorités en charge de la protection de l’environnement pour sauver ce qui peut l’être encore de ce patrimoine hydraulique national dont la réputation avait dépassé autrefois nos frontières.

S. Hammoum