Publié le 14.03.2024 dans le Quotidien l’expression
La wilaya a lancé parallèlement à cet évènement une opération de plantation qui a duré trois jours.
Ressusciter la culture de la plantation d’oliviers
La réussite est visible à tous points de vue. La fête de l’olivier d’Aït Zaïm à Maâtkas vient de clore ses activités avec chapeau bas aux organisateurs. Sur le plan de l’organisation, l’évènement qui est à sa 10e édition a réuni quelque 78 exposants représentant une dizaine de wilayas. Une participation qui montre l’aura de cette manifestation qui représente une opportunité indéniable pour les producteurs de faire connaître leurs produits. La réussite apparaît également au vu des diverses opérations de plantation d’oliviers qui l’ont accompagnées non seulement à Maâtkas mais dans plusieurs communes de la wilaya.
Afin de conforter cette réussite et surtout cette tendance à ressusciter la culture de plantation d’oliviers dans la wilaya de Tizi Ouzou, la wilaya a lancé parallèlement à cet évènement une opération de plantation qui a duré trois jours. Dans le cadre de l’opération de plantation de 1500 plants d’oliviers sous l’égide du wali de Tizi Ouzou, une troisième journée a été organisée par la chambre d’agriculture de la wilaya en collaboration avec le mouvement associatif au niveau du village Tagragra, commune d’Aït Mahmoud et la subdivision agricole de Béni Douala. Quelque 300 plants d’oliviers ont été plantés durant cette troisième journée avec l’apport et la collaboration active du responsable de la chambre de l’agriculture, les membres du comité de village, le président de l’Assemblée populaire communale d’Aït Mahmoud, le directeur de la Caisse régionale de la mutualité agricole (Crma) ainsi que les cadres locaux de la direction des services agricoles. Les représentants de la Protection civile ainsi que les agriculteurs et les habitants du village.
Toujours en écho de la fête de l’olivier de Maâtkas, d’autres actions ont été organisées dans d’autres endroits. À Maâtkas, à Larbaâ Nath Irathen, Aït Mahmoud, Bouzeguène et Akbil, plusieurs milliers de plants d’oliviers ont été plantés durant les deux derniers jours. Conduites par le wali de Tizi Ouzou, Djilali Doumi, les plantations répondent au souci de régénérer l’oliveraie locale décimée par les incendies dévastateurs de juillet et août de l’année 2021. L’opération a permis de planter pas moins de 300 arbustes durant la dernière journée. Le plan global consiste en la plantation de 1 700 oliviers dans ces contrées fortement impactées par ce mémorable sinistre.
Il convient de noter que l’olivier n’est pas uniquement un arbre pour les populations locales. Il est tellement enraciné dans la culture locale que toutes les familles possèdent des arbres portant des noms. Eh oui, les populations donnaient des noms aux oliviers dont certains sont âgés de plusieurs siècles. « Un olivier, ça te fait sentir la présence de tes ancêtres. Quand tu sais que l’arrière grand-père de ton grand-père est monté dessus, l’a touché voire même caressé à la fin de la récolte, il s’installe un attachement indescriptible pour ceux qui n’ont pas cet héritage. Un arbre, c’est l’histoire d’une famille. C’est, pour vous dire, un symbole de continuité entre les générations », affirme un vieil homme de la région de Maâtkas rencontré en marge de la fête de l’olivier.
Enfin, au-delà de son caractère économique et ses retombées positives sur les producteurs, la fête consolide la culture de plantation de l’olivier chez les populations locales. Après un recul relativement long qui aura duré plusieurs générations, l’attachement à l’arbre est ressuscité et renforcé par les incendies de 2021. En voyant partir en fumée leurs oliveraies, les gens ont redécouvert leurs sentiments envers l’olivier de leurs ancêtres qui se trouve toujours là parmi eux après avoir vécu avec les grands-parents des grands-parents.
Kamel BOUDJADI
Posté Le : 15/03/2024
Posté par : rachids