(1922-1985) Interprète du chaâbi kabyle.
Ahcène mézani est né le 15 Mai 1922 au village de L’Hammam (Tizi-ouzou). Elève d’Iguerbouchene, le virtuose instrumentiste dans l’orchestre de Missoum, un des artistes pionniers à avoir introduit dans la chanson algérienne de l’émigration le chant en duo, après Slimane Azzem qui a chanté avec Bahia Farah à l’orée des années 50. Il émigra très jeune (1941). La vieille tradition de Cheikh EL Anka du chaâbi algérois et son istikhbar ghrib dominent dans ses compositions. Eboueur à la ville de Paris, il compose en 1956 la plus belle chanson sur la révolution algérienne, riche de symboles : Yélis N’chérif (Fille de la lignée des chourafas). Deux autres chansons enregistrée en 1957 allaient connaitre également un succès mérité : Zwadj ighorva (dont le thème aborde les problèmes conséquents aux premiers mariages mixtes dont il a vécu les déchirements) et Dura d lekhar nezman (Les temps maudits d’exil). D’autres compositions, après l’indépendance, développent des thèmes restés à ce jour inexploités dans la chanson : Ruh ateghred ruh (Instruis-toi, le chanteur se fait éducateur et exhorte à l’instruction, au savoir « qui libère » l’esprit) ainsi que Nhut anfas, mulac tikhras (le, mais laisse-le à son sort, qui croit avoir trouvé l’issue du bonheur). Expulsé de France en 1971, il se retrouve errant à Alger dans une chambre d’hôtel à l rue de Tanger. Quelques amis lui viennent en aide, Chikh Nordine et Oultache Arezki. En 1974, son frère ainé le rapatrie au village natal. Il y est mort d’un cancer de gorge le 24 septembre 1985.
Posté Le : 19/09/2011
Posté par : musiquealgerie
Ecrit par : Achour Cheurfi
Source : Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens.