Une délégation conduite par le wali et le vice-président de l’APW, des parlementaires et d’autres élus de la région a pris part à la cérémonie d’inauguration. Le musée a été aménagé dans l’ancienne maison de Abane Ramdane. «On ne peut pas occulter la vérité sur l’assassinat d’Abane. Mais espérons bien que l’Algérie de Abane se fera un jour, en dépit des dérives qui ont suivi sa disparition. Toute entreprise doit revenir toujours à ses fondements. Mon oncle était le concepteur de l’Etat algérien moderne», nous dira Ali, le neveu de «l’architecte de la Révolution », qui estime, par ailleurs, que «les relais de ceux qui ont exécuté Abane sont actuellement au pouvoir». Nna Aldjia, 88 ans, la cousine de Abane, se souvient, dit-elle, comme si c’était hier, de l’image indélébile du concepteur du Congrès de la Soummam. «Quand l’armée coloniale s’est rendu compte que les moudjahidine se réfugiaient dans cette mosquée, à côté de notre maison, le village a été bombardé. On a été évacué vers Taourirt», nous a-t-elle raconté. Le professeur Belaïd Abane a animé une conférence-débat à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, où il a retracé le parcours du défunt comme il a expliqué la portée de son projet, notamment la primauté du politique sur le militaire. Toutefois, il s’est abstenu de répondre aux questions liées à l’assassinat de Abane. A ce sujet, il s’est contenté de dire : «Je prépare un livre qui sortira en 2011, et dans le quel, vous trouverez toutes les réponses aux questions liées à l’assassinat.» Notons que la maison de Abane a été construite en 1924. Elle avait subi des dégradations, notamment lorsqu’elle a été bombardée par l’armée coloniale, en 1958. Elle a été restaurée, tout en gardant sa conception traditionnelle. Le dossier de ce musée a été validé par l’instance nationale de classement des sites et monuments historiques. Une enveloppe de 18 millions de dinars a été dégagée pour les besoins du projet. «Le musée a été réalisé grâce à l’implication de l’APW de Tizi Ouzou et l’APC de Larbâa Nath Irathen, le comité de village de Azouza ainsi que la famille du défunt qui a bien voulu nous céder la maison pour en faire un site historique. L’étude a été faite par un bureau spécialisé dans les sites et monuments», nous a expliqué Ould Ali El Hadi, directeur de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou qui précise également que l’Office national de gestion des biens matériels commence à mettre en place au niveau de cette infrastructure un personnel chargé de la protection et de l’entretien du site. Et ce, en attendant l’affectation des éléments spécialisés dans le domaine de l’histoire. Le musée Abane est devenu, hier, un véritable lieu de pèlerinage, à l’occasion de son ouverture.
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Posté Le : 02/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hafid Azzouzi
Source : www.elwatan.com