Tizi-Ouzou - Météo, Climatologie et phénomènes naturels

Azazga (Tizi Ouzou) - Mohand Akli Aoudj. Architecte urbaniste «Les zones sont répertoriées, il faut passer au traitement du phénomène»





- Quelles sont les mesures urgentes à prendre face à la récurrence des glissements de terrain dans plusieurs villes de la wilaya?

Aujourd’hui, nous ne sommes plus dans l’identification des glissements de terrain, puisque la nature du phénomène est connue et les régions les plus exposées sont répertoriées. Il s’agit notamment de Aïn El Hammam, Tigzirt et Azazga. Les facteurs à l’origine sont aussi cernés, comme la nature des sols et leurs caractéristiques géotechniques, les différentes actions de l’eau ou encore les facteurs externes (pentes, surcharges …).

Désormais, il faut passer à une autre étape qui est celle de chercher les solutions à même de traiter ce phénomène, conforter les zones exposées aux glissements et de les réglementer. D’autant plus que sur ces étendues, beaucoup d’investissements, privés et publics, ont été consentis. Il faudra donc aujourd’hui préserver tout ce qui a été construit.

- Les constructions sont-elles effectivement interdites dans les zones classées «rouge»?

Les terrains sont à haute valeur foncière et sont sujets à convoitise. Le manque de foncier fait que les gens construisent en prenant des risques, tout en sachant qu’ils investissent sur des zones vulnérables. Dans ces trois villes où le phénomène de glissement est cartographié, les promoteurs publics et privés ne se sont pas contentés de construire dans les zones saines et prennent ce risque compte tenu justement de la haute valeur foncière dans laquelle les terrains sont situés.

Ils s’entourent toutefois du maximum de mesures de précaution en réalisant des études de sol ponctuelles et des études de génie civil. Mais force et de constater que dans les zones classées non constructibles, ces mesures sont obsolètes puisque qu’on est face à un phénomène naturel global.

- Y a-t-il des études déjà réalisées pour la ville d’Azazga?

Une étude géotechnique concernant l’agglomération d’Azazga a été réalisée en 1973, puis actualisée en 1985 par l’Institut national de cartographie et de télédétection (INCT). Cela a permis d’identifier les zones d’aléas puis de les classer selon leur vulnérabilité en faisant ressortir des zones favorables, principalement au sud de la localité, d’autres incertaines au nord-est, une partie du sud de la ville et le secteur d’Ighil Bouzel, en plus des terrains défavorables à l’urbanisation qui constituent 47,65% du périmètre urbain de la ville, soit une superficie de 439,26 ha.

Elle a permis aussi la révision du plan directeur d’aménagement urbain (PDAU). Les intempéries de février 2012 ont engendré une réactivation du glissement ayant entraîné d’importants désordres affectant une superficie avoisinant les 120 ha, sur lesquels sont érigés plus de 700 constructions. L’étude géotechnique globale et complémentaire du glissement de terrain de la ville d’Azazga annoncée par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme en 2012 approfondira les connaissances sur ce phénomène et dégagera les solutions pour traiter ce glissement.

- Le potentiel d’urbanisation dans le chef-lieu est-il remis en cause?

Des projets peuvent êtres réalisés sur les zones d’aléas dans le but de les valoriser. L’étude complémentaire qui sera lancée devra aboutir à des recommandations et des orientations sur la constructibilité sur ces zones, en plus de souligner les mesures nécessaires à prendre pour le traitement de cet aléa naturel tout en préservant ce qui a été réalisé jusque-là.

Il existe aussi un potentiel foncier pour équiper et développer la commune tout en contournant certaines zones où il ne faut pas procéder à d’importantes réalisations. Le pôle urbain d’Imlel, d’une superficie de 60 ha en est l’exemple. Des projets sont en cours pour la réalisation de pas moins de 3.000 logements tous types confondus, avec tous les équipements d’accompagnement pour accueillir 18.000 habitants. 



Tassadit Ch.


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