Après le glissement de terrain au CET de Oued Fali: Tizi Ouzou face à ses ordures

Un glissement de terrain a affecté dans la nuit de vendredi à samedi le Centre d’enfouissement technique (CET) de Oued Fali, dans la commune de Tizi Ouzou.

La digue du premier casier du CET, actuellement plein, a cédé et une quantité importante de terre a envahi le second casier en cours d’exploitation. Un engin a été enseveli, mais aucune perte humaine n’a été déplorée, nous indique-t-on.

L’éboulement a ainsi réduit de près de moitié la capacité de stockage du casier. Résultat, le CET ne recevra désormais plus que les ordures des ménages de la commune de Tizi Ouzou.

La décision a été prise samedi par les responsables du secteur de l’environnement et ceux du CET, en présence du wali, après l’évaluation sur les lieux des dégâts engendrés par le phénomène naturel.

C’est ce qu’a affirmé samedi la directrice de l’environnement de Tizi Ouzou, Djouher Haddadou, contactée par nos soins. Elle a souligné qu’une dizaine de communes qui acheminaient auparavant leurs déchets vers le CET de Oued Fali ne sont plus autorisées à le faire depuis samedi. Il s’agit notamment de Draâ Ben Khedda, Aït Bouadou, Makouda, Ouaguenoun, Tizi Rached, Tirmitine, Azazga, Bouzeguène, entre autres régions.

Certaines de ces communes sont orientées vers le CET mis en service il y a quelques mois seulement à Boghni, à une trentaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya. Aucune autre solution n’a été suggérée pour le reste des communes concernées.

Cette décision sera maintenue jusqu’à la prise en charge du glissement, dira la responsable. Une équipe de spécialistes a d’ailleurs été dépêchée depuis Alger afin de s’enquérir des dégâts et tenter de prendre les mesures nécessaires pour remédier à l’éboulement. 





«Le CET, c’ est juste deux casiers à ordures»


L’effondrement d’une digue du centre d’enfouissement technique de la commune de Tizi Ouzou cause d’énormes problèmes pour la gestion des déchets ménagers. Cette structure étant composée de deux casiers, des réceptacles pour les ordures, a dépassé la moitié de ses capacités, le premier casier étant plein.

Depuis cette semaine, seule la commune de Tizi Ouzou est autorisée à déverser ses déchets. Le reste des communes, soit une quarantaine, doivent trouver une solution pour leurs déchets.

Les responsables de la wilaya ont proposé le CET de Boghni. Ainsi, les camions des éboueurs devront parcourir plusieurs kilomètres. Les déchets de Bouzeguène devront faire près d’une centaine de kilomètres pour mourir dans les casiers de Boghni.

Mourad Ferroudj, directeur de l’Epic Codem, qui se charge de la gestion des ordures de la commune de Tizi Ouzou, tonne: «Les études techniques ont été bâclées. La réalisation d’un CET devra inclure toutes les données relatives au climat, à la géologie et à la sismologie. L’étude du sol a été mal faite. En plus, ce CET se retrouve aujourd’hui à proximité des habitations avec la réalisation de la zone urbaine de Oued Fali.»

Outre que ce CET arrive inexorablement à saturation, il est appelé à être délocalisé en raison des nuisances qu’il pourrait générer.

Pour le moment, la Codem travaille normalement, après des flottements dans le ramassage samedi dernier. Cet Epic traite 140 tonnes de déchets par jour collectés dans les différents points de la commune de Tizi Ouzou.

«Nous avons traité des points d’ordures six fois par jour, et dimanche on a fini à 2h. Nous mobilisons nos 25 camions et nos 150 employés, dont 90% sont opérationnels», dit encore M. Feroudj.

Ce glissement dans le CET de Oued Fali pose deux problèmes de fond: le refus de plusieurs communes de la wilaya d’ouvrir des CET dans leur territoire et le manque de volonté politique de faire de l’environnement une question de développement durable. La «déchetterie» de Oued Fali est en fait limitée «à la gestion du portail et de la pesée des camions, tant le tri ne se fait pas. L’usine destinée à cet effet ne tourne pas», déplore M. Feroudj.

Saïd Gada

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Photo: Un CET sans centre de tri

Tassadit Ch.