L’espoir des paysans de voir les services de l’agriculture intervenir pour les aider à éradiquer le capnode semble s’amenuiser au fur et à mesure que la période de traitement contre cet insecte ravageur des fruits à pépins et à noyaux, approche.
Cette année encore, une partie des cerisiers de la région de Aïn El Hammam, qui ont toujours fait la fierté des agriculteurs locaux, n’a pas fleuri. Les champs bordant les routes de la commune nous donnent un aperçu des dommages causés aux arbres. Ceux qui tiennent encore debout, dont les branches meurent une à une, sont un exemple de la disparition progressive du fruit rouge de notre région.
«Lorsqu’on s’en rendra compte, il sera trop tard. A ce rythme, on finira par en importer, alors qu’à une époque, on alimentait toutes les régions du pays avec notre production», nous dit Si M’hamed, un fonctionnaire qui, avant notre entrevue, ignorait totalement les causes de la mort de ses arbres.
Les cerisiers, avant de périr entièrement, perdent leurs branches une à une, année après année.
«Le mal causé par le capnode peut aller de deux à dix ans, suivant la vigueur de l’arbre et de son emplacement», nous disent les paysans.
Cependant, les sujets plantés dans des zones humides et ombragées semblent résister plus que ceux exposés au soleil, à longueur d’année. Comme chaque année, les promesses d’aide des pouvoirs publics ne durent que «le temps des cerises».
Par ailleurs, aider les agriculteurs à régénérer leurs cerisaies en leur fournissant de jeunes plants s’avérera un coup d’épée dans l’eau si le destructeur est déjà dans les champs. Les agriculteurs de la commune de Aïn El Hammam, conscients du danger encouru par leurs propriétés, comptent sur leurs deniers et se préparent déjà à traiter leurs cerisiers avec les moyens chimiques, bien trop coûteux.
La dernière semaine du mois de mai est la plus propice pour la première phase du traitement, nous disent les spécialistes, qui préconisent une seconde intervention durant la première semaine du mois de juillet. Quant aux paysans qui préfèrent «battre» le capnode naturellement, à moindres frais, ils recommandent plusieurs remèdes.
L’arrosage des arbres durant tout l’été serait efficace, sachant que l’insecte qui craint l’humidité vit difficilement dans des milieux constamment arrosés.
«Du fumier de cheval ou d’âne, déposé à proximité du tronc éloigne ces insectes nuisibles», disent les anciens, précisant que la destruction manuelle demeure la meilleure façon de les éradiquer.
Nacer Benzekri
Posté Le : 19/05/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Nacer Benzekri
Source : elwatan.com du mercredi 18 mai 2016