Quatrième recueil de poésie signé Yamilé Ghebalou, paru en septembre 2014 aux éditions Hibr et intitulé Les yeux lumineux, c’est sous la forme d’une lecture, mise en musique à la guitare et à la flûte traversière par les frères Bouchakour, que la poètesse et auteure Yamilé Ghebalou, accompagnée de l’écrivain et cinéaste Abderrahmane Djelfaoui, a présenté ce samedi au cours d’une rencontre accueillie par la galerie Benyaâ à Bir Mourad Raïs son dernier recueil de poésie marqué par un allègement et une épuration du style, et paru après les recueils Kawn (2006), Demeures du bleu (2008) et Présence (2001).
Cette présentation a attiré un public important, dont beaucoup de noms de la culture, à l’image de l’interprète et musicien Nouredine Saoudi. Le recueil, par ailleurs, très court, avec moins d’une centaine de pages et renfermant en tout une quarantaine de poèmes, est décrit par l’éditeur comme une expression « éphémère des quelques instants que nous prenons à ce monde pour y chercher un sens, une certitude ou simplement une lumière». Le texte, à l’écriture très soignée et dont le choix des mots laisse aux lecteurs plusieurs niveaux de lecture, est également, ajoute son auteure, une invitation à changer le regard que l’on porte. « Ce qui est important pour moi est que j’essaye de montrer à travers mes textes que le quotidien contient déjà l’émerveillement. Que l’ont peut atteindre l’essentiel. » Actuellement disponible dans les principales librairies et vendu au prix de 250 dinars, fruit de plus d’un an et demi d’écriture, un moyen, dira l’auteure, de donner aux idées le temps de faire leur chemin, les poèmes notamment intitulés Le rire de l’oiseau, Les mages savent parler ou encore Œuvre au bleu ont, entre autres, pour source d’inspiration « ce que l’on nomme les écrits spirituels, qui appellent à se connaître soi-même et reconnaître sa propre dimension spirituelle », a souligné samedi Mme Yamilé Ghebalou, avant d’ajouter : « Je m’intéresse beaucoup, en plus des textes religieux, aux écrits qui touchent au spirituel, quel qu’en soit leur origine, mais aussi aux œuvres de poètes, tels que Julien Gracq, qui n’est pas très connu chez nous, Réza ou encore Christian Bobin. » Ecrivaine connue également comme romancière et nouvelliste, originaire de Cherchell, mais relativement discrète sur son travail, elle précisera cependant être « avant tout poètesse », expression culturelle dans laquelle elle écrit « depuis longtemps », son premier recueil Kawn (édition Dahleb) fut en effet publié en 2006. Par ailleurs universitaire, Yamilé Ghebalou, qui reçut en 2009 le prix Tahar-Djaout pour son premier roman Liban, écrit en parallèle de ses travaux de recherches notamment sur « les symboles culturels en littérature », précise qu’elle donne actuellement des séminaires de doctorat et « encadre des thèses sur la littérature maghrébine de langue française ».
Carrière d’universitaire apparaissant également comme une source importante d’inspiration, Mme Yamilé Ghebalou nous déclarera en ce sens en marge de la rencontre : « Il y a des idées qui sont actuellement mises en avant, et qui je pense font beaucoup de mal à nos jeunes, que je côtoie de par mon travail ». Evoquant « l’immigration (et) tous ces jeunes qui veulent partir», la poétesse Yamilé Ghebalou ajoutera en revenant à son présent ouvrage : « Dans mon recueil, j’ai choisi de reproduire des citations qui peuvent guider, par exemple une que j’aime beaucoup (de Dôgen) qui dit : si tu ne trouves pas la vérité là où tu es, où espères-tu la trouver ? ».
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Posté Le : 12/02/2015
Posté par : litteraturealgerie
Source : Article de Reporters.dz