Tiaret - Costumes traditionnels

Tiaret: La «kachabia» revient à la mode



Tiaret: La «kachabia» revient à la mode


Dans la capitale des Hauts-Plateaux de l'Ouest, marquée par un froid rigoureux durant l'hiver, la djellaba, ou la «kachabia» fait partie des armories locales.

Particulièrement prisée pendant cette période de l'année, où le mercure est descendu jusqu'à -5° Celsius, pour Djilali, un agriculteur de la région de Sougueur, la djellaba est pour lui, son «costume trois pièces».

«J'ai acheté une troisième kachabia en oubar (poil de chameau) en septembre dernier, je l'ai payé à 90.000 DA», nous confie-t-il, fier et heureux.

Jamais passée de mode malgré la percée du «made in», les prix de la «kachabia» tissée en poil de chameau connaissent une hausse vertigineuse dans les zones du sud de Tiaret où est traditionnellement tissé ce vêtement chaud et très prisé dans cette région.

A Sougueur, El-Bayadh ou Djelfa, des commerçants spécialisés, expliquent ce renchérissement de la kachabia authentique, cédée il y a peu de temps jusqu'à 25.000 dinars, d'abord par une forte demande, la cherté de la matière première, mais aussi par le retour à la mode de ce vêtement «antigel»!

L'arnaque des kachabias «hybrides»

Pour les gens au fait des arcanes de ce vêtement traditionnel, par le passé, les modèles de kachabia «luxe» en pur fils à base de poil de chameau étaient réservés aux hommes ayant pignon sur rue, qui étaient «les seuls à pouvoir se les payer à un prix déjà élevé», affirment-ils.

Aujourd'hui, tout est taiwanisé malheureusement, avec l'apparition de kachabias «hybrides» tissées en laine mélangée avec des fibres synthétiques, en laine mêlée à des poils de chameau ou encore en flanelle, se désole Ammi Djilali, un boucher bien connu sur la place de Tiaret.

Au flair bien connu de tous, Larbi, un éleveur de la région de Naïma, met en garde contre la contrefaçon et certaines pratiques peu loyales, la tromperie consistant à mélanger l'oubar à de la laine ou à certains fils synthétiques importés dont la couleur est proche de celle des fils en poil de chameau. Une djellaba «véritable» doit marier deux atouts majeurs, une légèreté maximale avec un poids de quelques centaines de grammes seulement et une protection parfaitement hermétique.

Mais le métier de confectionneur de ce vêtement, propre aux régions des Hauts-Plateaux et les zones steppiques reste menacé de disparition, à cause de pénurie de la matière première, soit la laine et les poils de chameau, «intrants essentiels» dans la fabrication de ces produits et pour la préservation de cette activité artisanale ancestrale léguée de père en fils.


E. H. D.




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